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Rehana Maryam Noor

Un certain regard
Rehana Maryam Noor

Nationalité : Bengladesh
Genre : Drame
Durée :
Date de sortie : Prochainement
Réalisateur : Abdullah Mohammad Saad
Acteurs principaux : Azmeri Haque Badhon, Afia Zahin, Kazi Sami Hasan, Tuhin Tajimul

Le destin d’une femme tiraillée entre sa vie de professeur et de mère de famille.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Ce qui frappe dans le film d’Abdullah Mohammad Saad, c’est d’abord l’unité de lieu. Tout le film est tourné en un seul endroit, un hôpital universitaire du Bengladesh : de longs couloirs, des fenêtres opaques, des salles d’examen, des bureaux étriqués, tous les décors baignent dans une lumière bleutée qui rend d’autant plus obsédant le combat de l’héroïne éponyme. Cette femme, sorte d’Antigone moderne, se bat à la fois contre un professeur de médecine qui viole une étudiante, contre une autre étudiante qui triche à un examen, et contre l’école machiste de sa fille de 6 ans. Têtue, taiseuse, dure avec elle-même (et les autres) et de plus en plus seule, la jeune veuve, convaincue de la justesse de sa cause, ne se laisse ni détourner ni amadouer par des protagonistes plus accommodants sur le plan moral et plus réalistes sur le rapport des forces en présence. Les plans serrés, l’ambiance claustrophobe, l’obstination de l’héroïne finissent par dégager un pouvoir hypnotique sur le spectateur, accroché malgré lui à l’issue de ce combat sans fin.


L’intégrité, le respect de ses valeurs quel que soit le prix à payer ; ce pourrait être le leitmotiv de Rehana Maryam Noor, cette jeune veuve docteur en médecine et travaillant dans une université au Bangladesh.
En peu de temps, sa morale implacable est mise à l’épreuve : quand elle doit accuser de triche une étudiante sans le sou au risque de la faire renvoyer, quand elle est témoin auditive d’un viol par un professeur respecté de l’administration, quand l’école lui reproche d’être négligente avec l’éducation de sa fille.
Reflet de son âpre combat intérieur, la réalisation ne laisse aucune échappatoire au spectateur, tant par les lieux exclusivement clos, les plans serrés que par des images d’un bleu acier.