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Marx può aspettare

Marx peut attendre
Cannes Première
Marx peut attendre

Nationalité : Italien
Genre : Documentaire
Durée : 1h36
Date de sortie : Prochainement
Réalisateur : Marco Bellocchio
Acteurs principaux : Marco Bellocchio

Le film est présenté en séance spéciale sous le label Cannes Première.

Camillo est décédé en 1968. Près de cinquante ans plus tard, Marco rassemble toute sa famille pour un déjeuner. Avec sa famille il s’interroge sur Camillo, son jumeau disparu à l’âge de 29 ans. Frères. Les petits-enfants. La soeur de la petite amie de l’époque. Un psychiatre. Un prêtre. En parlant avec chacun d’eux, en se remémorant ces années et ces faits, Marco reconstitue les morceaux du passé, donnant enfin corps à un fantôme qu’il a côtoyé toute sa vie. Marco Bellocchio, à travers sa famille, fait revivre l’histoire de son frère, sans filtres ni pudeur, presque une enquête, qui reconstitue une époque historique et tisse le fil rouge de son cinéma.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

« Marx peut attendre » c’est la réponse que le frère jumeau de Marco Bellocchio lui a faite en 1968, quand ce dernier lui vantait les bienfaits de l’action révolutionnaire comme antidote à son « mal de vivre ». Ce film très émouvant est une sorte d’élégie composée par le cinéaste en mémoire de ce frère, mort par suicide quelques mois après cet échange. Marco Bellocchio a invité les membres de sa famille à parler de son frère, à raconter devant la caméra ce qu’ils savent de la vie qu’il a menée, de ses amis, de ses amours, de ses essais de trouver un sens à sa vie, du complexe d’infériorité qu’il a toujours eu envers son grand frère Piergiogio – écrivain et critique littéraire réputé – et envers Marco, son frère jumeau qui s’était lancé avec succès dans le cinéma. Au passage, et c’est aussi la force et l’intérêt du film, le réalisateur revisite et nous fait revoir des extraits des films qu’il a fait, et particulièrement I pugni in tasca (Les poings dans les poches, 1965) son premier long métrage, celui qui l’a fait connaître et admirer par les cinéphiles de la fin des années 60. Le film et ceux qui ont suivi étaient l’expression, au moyen de ce qu’on pourrait appeler « des histoires métaphores », de l’oppression familiale dans laquelle son frère se débattait – dont Marco avait lui aussi souffert – mais dont il avait réussi à se libérer par le cinéma. Et ces films, dont on voit de nombreux extraits dans Marx peut attendre, restent aujourd’hui de poignants et beaux exemples de la violence de cette oppression. Un film émouvant et sensible d’un grand cinéaste.