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Lingui

Lingui, les liens sacrés / Lingui, the sacred bonds
Compétition Officielle
Lingui

Nationalité : France, Allemagne, Belgique, Tchad
Genre : Drame
Durée : 1h27
Date de sortie : 8 décembre 2021
Réalisateur : Mahamat-Saleh Haroun
Acteurs principaux : Achouackh Abakar, Rihane Khalil Alio, Youssouf Djaoro

Dans les faubourgs de N’djaména au Tchad, Amina vit seule avec Maria, sa fille unique de quinze ans. Son monde déjà fragile s’écroule le jour où elle découvre que sa fille est enceinte. Cette grossesse, l’adolescente n’en veut pas. Dans un pays où l’avortement est non seulement condamné par la religion, mais aussi par la loi, Amina se retrouve face à un combat qui semble perdu d’avance …


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Amina, la mère-courage...
Elle se bat pour tout, Amina... pour survivre, pour rester indépendante, pour résister à l’imam rigoriste qui veut régenter sa vie ; mais surtout elle se bat pour Maria, sa fille chérie qu’elle aidera quoi qu’il lui en coûte, et plus encore.
Et qu’ils sont sources d’espoir, ces éclats de rire complices entre femmes, après leur entourloupe de la fausse excision !


Tchad du patriarcat, où les hommes font la loi
Cri du réalisateur Mahamat-Salih Haroun
Cri de la mère qui apprend que sa fille de 15 ans est enceinte
Cri de la fille qui veut disposer de son corps
Parcours de combattantes pour trouver une solution
Lente et douloureuse marche vers la libération des femmes
Beauté des visages parlant mieux qu’un long discours
Beauté des couleurs qui ravivent le courage
Beauté des âmes libres
Liens sacrés de la solidarité féminine
Liens sacrés de l’amour maternel.


Le Tchad, un pays aux traditions bien ancrées qui imprègnent la vie de tous les jours où pourtant les jeunes filles semblent avoir beaucoup de libertés.
C’est donc un film tout en contrastes qui nous est offert.
D’un côté la surveillance : du voisin, de l’imam, de la mère qui file sa fille... puis de la fille filant sa mère...
Des traditions qui imposent de bannir les filles-mères, des traditions religieuses dont les prescriptions régissent ce qui est permis et ce qui ne l’est pas, très strictement et bien sûr interdisent l’avortement, une dominance de l’homme qui donne un statut, l’autorité du père dont la décision n’est pas contestable, mais aussi les liens du sang qui seront plus forts que tout.
Quelle choquante cérémonie pour l’excision d’une fillette où toutes ces femmes, joyeuses, nombreuses, chantent et dansent !
Mais il y a le paraître et l’être. Il y a ce qui se passe en public, et ce qui se joue derrière ces portes, même les plus bancales, ce qui se joue dans le cœur à cœur entre ces femmes, dignes, droites qui mènent leur vie sans prendre les traditions de front, et ces jeunes qui ne veulent pas vivre comme leurs aînées...
Peut-être les frontières vont-elles bouger ?