Nationalité : Norvège France Danemark Suède U.S.A.
Genre : Drame Comédie
Durée : 2h1
Date de sortie : 13 octobre 2021
Réalisateur : Joachim Trier
Acteurs principaux : Maria Grazia Di Meo, Renate Reinsve, Anders Danielsen Lie, Herbert Nordrum, Hans Olav Brenner
Julie, bientôt 30 ans, n’arrive pas à se fixer dans la vie. Alors qu’elle pense avoir trouvé une certaine stabilité auprès d’Aksel, 45 ans, auteur à succès, elle rencontre le jeune et séduisant Eivind.
(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)
10 juillet 2021
Le film (dont le titre original « Les pires hommes du monde » ne dit rien de la construction) offre – avec le secours d’une voix off jamais envahissante – une scansion où le metteur en scène nous convie à nous pencher sur quelques moments de la vie de Julie, intenses au plan dramatique, encadrés d’un prologue parfait et concis, et d’un épilogue un chouïa trop expéditif. Notamment avec une séquence de séduction extraordinaire où les deux protagonistes tentent tous les gestes qui ne sont PAS de l’infidélité, et qui pourtant dégage une puissante charge érotique.
Le film parle de l’essentiel, la vie, l’amour, la mort, à travers le parcours d’une femme indécise et qui se sent toujours à côté, en dehors de sa propre vie. Joachim Trier procède par petites touches modestes, sans ostentation. Il installe cette histoire singulière dans une forme d’universalité par la variété des décors, la justesse des situations, la perfection du jeu des acteurs. On appréciera tout particulièrement Anders Danielsen Lie qu’on avait aimé dans Oslo 31 août, et Renate Reinsve qui rend bien le décalage entre l’image pétillante que Julie donne aux autres et son désordre intérieur.
25 août 2021
Belle, brillante et contemporaine, Julie se cherche ; elle cherche à quoi pourrait ressembler sa vie, ce qu’elle pourrait bien faire comme études, quel type d’homme pourrait lui plaire. Elle pense avoir trouvé, en Aksel, l’homme de sa vie ; mais contrairement à lui, elle ne veut pas d’enfant ou tout du moins pas tout de suite. Elle se donne du temps et observe autour d’elle les personnes, les familles avec enfants, les couples mariés tandis qu’elle est filmée au bord du cadrage, comme pour s’exclure de cette vie conventionnelle que lui propose Aksel.
Elle rencontre alors Eiwind, un homme jeune et séduisant ; tous deux mariés, ils se lancent dans un jeu très maîtrisé de séduction pour tester leur fidélité respective, mais succombent tout de même à leur attirance. La séquence est drôle, légère tout comme l’est Julie, qui nous séduit aussi par son dynamisme, sa liberté, son charme.
Julie sait également être tendre, comme avec Aksel qu’elle a aimé, vers lequel elle revient lorsque celui-ci, atteint d’un cancer, est à la veille de sa mort : dans une très belle scène apaisée, loin de tout pathos, Julie se montre affectueuse et sincère.
L’histoire est racontée en 12 chapitres par Joachim Trier, comme autant de choix de vies possibles ; 12 est aussi le chiffre symbole de la perfection, de cette harmonie que recherche Julie pour elle-même. Elle n’est en rien... « Verdens Verste Menneske » : « la pire personne au monde ».