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Matthias et Maxime

Compétition Officielle
Matthias et Maxime

Nationalité : Canada
Genre : Drame
Durée : 1h59
Date de sortie : 2019
Réalisateur : Xavier Dolan
Acteurs principaux : Xavier Dolan, Gabriel D’Almeida Freitas, Anne Dorval, Micheline Bernard, Antoine Pilon

Deux amis d’enfance s’embrassent pour les besoins d’un court métrage amateur. Suite à ce baiser d’apparence anodine, un doute récurrent s’installe, confrontant les deux garçons à leurs préférences, bouleversant l’équilibre de leur cercle social et, bientôt, leurs existences.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Tranche de vie d’une bande de jeunes hommes au plus fort de leur taux de testostérone. Ils sont en train de construire leur avenir, quand deux d’entre eux, Matthias et Maxime, sont traversés d’un doute identitaire. Une caméra experte trouve des effets visuels qui rendent ce trouble quasiment palpable. D’abord la scène dans l’eau quand le beau ténébreux nage trop loin. Les bulles d’air sont brassées frénétiquement dans un tourbillon d’eau, tourbillon de la vie quand on risque d’aller trop loin, de se perdre, se noyer. Puis des scènes filmées en accéléré en estompant les voix des jeunes, recouvertes par de la musique, détachement intérieur des personnages plus vraiment présents à leur présent, le trouble intérieur effaçant la réalité. L’identité sexuelle semble être devenue un problème majeur à notre époque.


« C’est mignon, des hommes qui se battent et qui s’aiment ».
Avec cette phrase lapidaire déclamée en plein milieu du film, Xavier Dolan nous résume son propos en à peine quelques mots. L’histoire de Matthias et Maxime semble être une simple amourette d’été mais elle est beaucoup plus forte qu’il n’y paraît. Au travers de sa réalisation ingénieuse, le cinéaste québécois parvient à nous décrire des personnages fort attachants et surtout indissociables. Véritable reflet d’une jeunesse en marge, Dolan joue justement avec de magnifiques jeux de miroir et de plans sur des fenêtres, très visuels et poignants.
Raconter une histoire d’amour au milieu d’un groupe d’amis est certes de facture classique, mais grâce à sa mise en scène très travaillée, le réalisateur parvient finalement à emporter le spectateur dans le tourbillon de son cercle d’amis...


Cette fois-ci, Xavier Dolan est le protagoniste. Il est surprenant de sincérité et d’authenticité.
Et toujours ce thème récurrent de la relation mère-fils, passionnelle et cruelle, à ceci près que sa mère ici bien instable, ne semble pas l’aimer comme celle de Mommy. Est-ce cette tache de vin sur la joue qui ne fait pas de Max le fils préféré ? Est-ce pour cela que Max ne semble pas aussi enclin à l’amour que Matthias dont nous voyons monter subrepticement son désir pour Max jusqu’à la scène de déclaration d’amour physique intense ? Un superbe plan nous entraîne alors sur la terrasse inondée de pluie, tandis que les amis ramassent en hâte le linge qui sèche dans une chorégraphie intensifiée par la musique.
Scènes de soirées trop longues ? Jeux entre amis trop excités ? Discussions trop bruyantes et incompréhensibles ? Aucune importance pour le fil du scénario, si ce n’est que de rendre l’ambiance authentique de la réalité de ces jeunes québécois.