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Les Hirondelles de Kaboul

Un certain regard
Les Hirondelles de Kaboul

Nationalité : France
Genre : Animation
Durée : 1h20
Date de sortie : 2019
Réalisateur : Zabou Breitman, Eléa Gobbe-Mevellec
Acteurs principaux : Swann Arlaud, Zita Hanrot, Simon Abkarian, Hiam Abbass

Été 1998, Kaboul en ruines est occupée par les talibans. Mohsen et Zunaira sont jeunes, ils s’aiment profondément. En dépit de la violence et de la misère quotidienne, ils veulent croire en l’avenir. Un geste insensé de Mohsen va faire basculer leurs vies.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Le film d’animation adapté du roman et de la bande dessinée éponymes, avait tout pour plaire : une œuvre d’origine poignante avec un sujet fort et d’actualité, une belle équipe dirigée par deux réalisatrices de talent ou encore un projet d’œuvre cinématographique atypique. Néanmoins on ressort de la salle un peu sur notre faim. Bien sûr, la direction artistique est assez belle et le travail du son est parfaitement exécuté, mais le film souffre un peu d’un problème de rythme et d’écriture. On a souvent l’impression d’en voir trop lorsque les scènes apportent peu et pas assez lorsque le message se développe. De plus, il y a eu un choix de couper toutes les scènes d’espoir ou de vie commune que l’on pouvait trouver dans l’ouvrage, ce qui permettait de trouver un bon équilibre entre le message politique fort contre l’absurdité de la Charia (en dévoilant notamment ses pires aspects) et l’optimisme d’une vie meilleure, délivrée des injonctions sociales et jouissant de liberté. Le film mérite d’être vu pour son message engagé.


L’histoire est forte et fait frémir. Elle montre la vie à Kaboul sous le régime des talibans à travers l’histoire de deux couples. Menaces incessantes, délations, brutalité des châtiments, de la lapidation à la pendaison, la vie est insupportable pour les femmes mais aussi pour les hommes s’ils gardent un reste d’humanité.
La forme est celle d’un dessin animé tiré d’une bande dessinée. L’image, reprise de l’oeuvre originale, est de grande qualité, très délicate, en teintes pâles d’aquarelle, à l’exact opposé des horreurs que montre le film. On regrettera peut-être un mouvement un peu raide des personnages, qui n’exploite pas toutes les possibilités du dessin animé, mais l’oeuvre est cohérente et le message très clair.


Ce film d’animation français retrace la triste vie des Afghans de Kaboul vivant sous la férule des talibans. Le réalisateur met en scène deux couples. Dans le premier, le mari est le gardien d’une prison pour femmes. C’est un ancien moudjahidine partisan du commandant Massoud qui combattit les Soviétiques avant de se retourner contre les talibans. On ressent très fort l’angoisse de tous les instants de cet homme détruit, susceptible d’être dénoncé à tout moment. L’autre couple est formé de deux jeunes intellectuels étouffés par la tyrannie des talibans. Par leurs yeux, nous revoyons dans un flash-back un homme et deux femmes cheveux au vent devant un cinéma : un paradis hélas perdu. La violence est partout présente : femme en niqab lapidée, scènes macabres de pendaisons collectives, interdiction de porter des chaussures blanches, etc. Le film ne pouvait bien sûr pas être tourné à Kaboul mais l’animation reprend les mouvements de vrais acteurs, ce qui donne un faux vrai film sauf dans la dernière scène où l’on voit un groupe de femmes voilées se transformer en tâches bleues puis en hirondelles, un beau message d’espoir.