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Nan fang che zhan de ju hui

Le Lac aux oies sauvages
Compétition Officielle
Nan fang che zhan de ju hui

Nationalité : Chine
Genre : Thriller
Durée : 1h57
Date de sortie : 2018
Réalisateur : Diao Yi’nan
Acteurs principaux : Ge Hu, Tang Wei, Liao Fan, Lun-mei Gwei, Regina Wan

Un chef de gang en quête de rédemption et une prostituée prête à tout pour recouvrer sa liberté se retrouvent au cœur d’une chasse à l’homme. Ensemble, ils décident de jouer une dernière fois avec leur destin.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Ne cherchez pas ici du scénario subtil : deux gangs s’empoignent à coups d’assassinats brutaux, tandis qu’au secours de Zenong le chef traqué apparaît Lunmei la prostituée, très suspecte de pouvoir trahir quiconque. Mais la réalisation est époustouflante, et plusieurs scènes et séquences resteront en mémoire : Zenong bien abîmé s’efforçant de passer inaperçu dans les grandes verticales de la gare centrale ; la réunion des voleurs de motos sagement assis pour écouter une leçon de mise à jour technique et derniers tours de main... qui soudain explose en une bagarre immédiatement infernale, semblant se développer en bien plus que trois dimensions. Et moult poursuites surtout nocturnes.

Mais si les virtuosités d’éclairage, de mise en scène et de montage font passer d’un moment au suivant sans perte d’attention, la surabondance d’événements assez semblables rend le suivi de l’histoire éprouvant ; ce qui n’est pas grave, faute de contenu. Sachez en outre que ce "lac aux oies sauvages" n’est pas un lieu poétique, mais une cour des miracles en plein air, où la police n’a droit de cité que sous gilet pare-balles.


Plonger dans l’ambiance du lac aux oies sauvages, c’est comme se jeter dans un film envoûtant et chargé d’émotions. Clair-obscur, lumières très léchées et jeux d’ombres viennent tapisser ce long-métrage très pictural. L’acteur chinois Ge Hu campe magistralement un personnage traqué et avide de vengeance qui fait penser aux protagonistes de A Bittersweet Life et de Old Boy. En écho au titre, l’eau a une place très importante et elle coule telle la barque des deux amants au travers de belles images aussi bien de pluie que de lac. Le son a lui été traité de manière sublime, notamment avec beaucoup de silences et des bruits soudains qui rajoutent du suspense et de la tension dramatique. L’apothéose finale tombe divinement bien avec la main dans l’eau… du lac.