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Le jeune Ahmed

Compétition Officielle
Le jeune Ahmed

Nationalité : Belgique France
Genre : Drame
Durée : 1h24
Date de sortie : 2018
Réalisateur : Luc Dardenne, Jean-Pierre Dardenne
Acteurs principaux : Idir Ben Addi, Olivier Bonnaud, Myriem Akheddiou, Victoria Bluck, Claire Bodson

En Belgique, aujourd’hui, le destin du Jeune Ahmed, 13 ans, pris entre les idéaux de pureté de son imam et les appels de la vie.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Les frères Dardenne nous offrent un très beau film d’actualité : la radicalisation d’un jeune adolescent musulman, sous un angle original : celui du parcours de déradicalisation.
L’histoire se déroule en Belgique. Sous l’emprise d’un imam radical , le jeune Ahmed, 15 ans, modifie depuis quelques temps son comportement. Lentement, doucement, nous le voyons s’enfermer dans l’obsession de suivre les règles strictes édictées par cet imam et s’éloigner de sa mère et de son professeur, dans l’incapacité de reconnaître qu’il est manipulé.
Quelques temps plus tard Ahmed se retrouve dans un centre de déradicalisation. Tout l’enjeu va consister désormais à détricoter tout aussi lentement ce qui a soigneusement été tricoté. Avec beaucoup de respect, de patience, et en même temps de fermeté, les éducateurs, les familles d’accueil l’accompagnent dans de nouvelles activités.
Acceptera-t-il d’entendre cette supplication de sa mère : "J’aimerais tellement que tu redeviennes comme avant" ?


Dans un film au scénario quasiment minimaliste, aux images épurées, Le jeune Ahmed montre que la radicalisation n’a pas toujours une cause identifiée. Ici le responsable de son glissement inexorable est un imam, mais notre anti-héros en fait bien plus que ce qui lui est prescrit. Il y a dans l’adolescence un besoin d’expérience personnelle qui dépasse toute raison… hélas cela peut aussi être une radicalisation extrême.
Hommage dans ce film à ces parents normaux « trahis » par leurs enfants, hommage aux éducateurs et services sociaux qui ne ménagent pas les moyens et leur peine, hommage à tous les proches de ces jeunes qui résistent à cette dérive. Tout cela est très humain.
Mais voilà, c’est tout. Nous regardons la descente du jeune Ahmed vers l’absurde, nous le voyons se purifier, prier, encore se purifier et se durcir. C’est un peu long et au fond guère surprenant car cela correspond à une réalité que nous pressentions ou savions déjà. Tout cela sans explication - ce qui n’est pas une surprise avec les frères Dardenne. Tout cela sans espoir aucun, même à la fin… Et c’est donc en définitive un peu « monolithique ».