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La Gomera

Les siffleurs
Compétition Officielle
La Gomera

Nationalité : Roumanie France Allemagne
Genre : Policier Comédie
Durée : 1h37
Date de sortie : 2019
Réalisateur : Corneliu Porumboiu
Acteurs principaux : Vlad Ivanov, Catrinel Marlon, Rodica Lazar, Agustí Villaronga, Sabin Tambrea

Cristi, un inspecteur de police de Bucarest corrompu par des trafiquants de drogue, est soupçonné par ses supérieurs et mis sur écoute. Embarqué malgré lui par la sulfureuse Gilda sur l’île de la Gomera, il doit apprendre vite le Silbo, une langue sifflée ancestrale. Grâce à ce langage secret, il pourra libérer en Roumanie un mafieux de prison et récupérer les millions cachés. Mais l’amour va s’en mêler et rien ne se passera comme prévu…


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Une langue sifflée sert à communiquer entre habitants des montagnes. On pense évidemment à Sibel (de Çağla Zencirci et Guillaume Giovanetti). Mais ici elle est utilisée entre gangsters pour mettre leurs échanges à l’abri des écoutes policières. L’histoire est tordue à souhait : la corruption omniprésente, le policier corrompu taciturne au visage soucieux et renfrogné, la « gangstère » belle à damner un saint qui aura raison de sa méfiance, tous les ingrédients du genre sont réunis, à part la poursuite de voiture à l’américaine. Un peu cliché donc, mais avec en prime quelques notes d’humour ce qui ne gâche rien et on passe un bon moment.


Armé des farouches paysages volcaniques d’une île des Canaries et d’une langue sifflée utilisée là-bas, Porumboiu se lance dans un film de genre en forte rupture avec ses réalisations antérieures. On trouve donc au centre de son récit un policier ripoux et taiseux, une flamboyante Bond Girl, et des matelas pleins de pognon, autour de quoi de nombreux malfrats s’affairent à se voler et se massacrer les uns les autres ; au sein des forces de police souvent suspectes, une incorruptible piège son monde en faisant croire qu’elle ne l’est pas. N’oublions pas la bonne mère déçue que son garçon soit devenu malfaisant...

Pas grand chose de nouveau sous le soleil qui baigne cette histoire, mais l’humour abondamment distribué - leçons de sifflement exigeantes en grimaces, oppositions de goût à propos de musique classique, ou personnages du décor se muant soudain en protagonistes combattifs - avec une belle photographie et un rythme allègre, en font un spectacle distrayant, à défaut d’être indispensable.