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For Sama

Séances spéciales
For Sama

Nationalité : Syrie Grande-Bretagne
Genre : Documentaire
Durée : 1h33
Date de sortie : 2019
Réalisateur : Waad al-Kateab, Edward Watts
Acteurs principaux : None

Syrie, décembre 2016. Waad al-Kateab fait partie des derniers survivants avant que la ville ne tombe aux mains des forces de Bachar al-Assad. Elle est connue sur Internet pour ses reportages déchirants sur la situation en Syrie.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Waad, jeune femme aux yeux bleus de lumière dédie son film à Sama, sa fille. Elle nous fait revivre la naissance de celle-ci dans un gros plan poignant de beauté tandis que le violon plaintif blesse les cœurs meurtris par la guerre qui fait rage.
Waad filme l’histoire qui s’écrit sous ses yeux tout en soutenant son mari médecin urgentiste engagé. Celui-ci soigne inlassablement les blessés par les bombes des Russes et du régime de Bashar al-Assad.
Guerre… rues, maisons et arbres sont blanchis de poussière,
Guerre… hommes, femmes et enfants sont rougis par le sang,
Guerre… la mort d’un enfant fait pleurer ses deux frères,
Guerre … Alep est détruite, déchirée et meurtrie.
Pourtant l’immensité du ciel dans la lumière de l’aube, la naissance d’un enfant miraculeusement sauvé redonnent espoir et vie aux courageux rebelles épris de liberté.


Comment aborder et décrire un tel film ? Comment faire la critique d’une expérience qui se révèle aussi bouleversante pour le spectateur, alors qu’elle n’est rien à côté de celle de ses protagonistes ? Comment ne pas remettre en question toutes nos convictions (qu’elles soient humaines ou artistiques) lorsqu’un documentaire prend autant de dimensions et développe un point de vue aussi important ? « Important »…, c’est un qualificatif qui correspond bien à For Sama tant le film est une expérience à vivre. Le sujet est bien sûr très dur et le spectateur n’est pas épargné : la violence de la destruction méthodique d’Alep nous est présentée au travers de cet œil-caméra, le bruit des bombes en arrière-fond ne s’arrête jamais, la souffrance est bien réelle. Pourtant le film délivre un vrai message humain ; un bébé qui naît, un arbre qu’on replante, les sourires qui ne disparaissent pas, ce sont autant de séquences qui apportent un vrai équilibre dans l’œuvre et qui lui permet d’être toujours juste dans ses intentions. On vient à Cannes pour vivre des expériences aussi fortes et pour voir des films qui redonnent un sens profond à l’importance des images pour l’Homme !