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Dolor y gloria

Douleur et gloire
Compétition Officielle
Dolor y gloria

Nationalité : Espagne
Genre : Drame
Durée : 1h52
Date de sortie : 2019
Réalisateur : Pedro Almodóvar
Acteurs principaux : Antonio Banderas, Asier Etxeandia, Penélope Cruz, Leonardo Sbaraglia, Julieta Serrano

Une série de retrouvailles après plusieurs décennies, certaines en chair et en os, d’autres par le souvenir, dans la vie d’un réalisateur en souffrance.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Le film s’ouvre sur une superbe scène au bord de la rivière où quatre femmes lavent le linge tout en riant, tout en chantant ; l’une d’elle est Jacinta - Penelope Cruz plus belle et rayonnante que jamais dans la lumière de l’Espagne. Son petit garçon Salvador, son mari et elle sont pauvres et s’installent dans une petite maison troglodyte blanchie à la chaux. Salvador, instruit et sagace, apprend à lire et écrire au jeune maçon qui aide à donner vie et couleur à ce foyer vétuste.
Saut dans le temps : Salvador a été un grand réalisateur, mais perclus de douleurs, souffrant de dépression, il ne fait plus rien et ne réalise plus de films. Tandis que la musique est retenue, secrète et souterraine, Salvador remonte dans le temps et comprend par les détours de rencontres que son mal-être vient d’un refoulement ; ce qui l‘a empêché d’assumer dans l’enfance son attirance vers le beau maçon qui fut son premier désir.
« Premier Désir », le titre de son prochain film qui le remet au travail !


« Qu’est-ce que tu vas faire, si tu n’écris plus ou ne réalise plus ? » « Vivre » répond nonchalamment Salvador, le personnage interprété par Antonio Banderas. Ce réalisateur se laisse vivre et est vite rattrapé par ses vieux démons, mais qui l’aident progressivement à remonter la pente. Cet homme très noir, dans ses propos et dans ses actes, évolue dans un univers très, voire trop, coloré. Pedro Almodovar recrée ainsi une ambiance dans laquelle on rentre avec grand plaisir. « Ici tout est bizarre » s’exclame la femme de ménage de Salvador et nous fait donc prendre conscience de l’étrangeté de ce personnage et de l’ambiance dans laquelle il évolue. Le réalisateur espagnol met en scène des acteurs totalement impliqués dans leurs rôles ; mention spéciale à l’acteur qui endosse le rôle de Federico (un possible prix d’interprétation ?) et à un Antonio Banderas dans un personnage rappelant le Bill Murray de Lost in translation.