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Beanpole

Une grande fille / Dylda
Un certain regard
Beanpole

Nationalité : Russie
Genre : Drame
Durée : 2h00
Date de sortie : 2019
Réalisateur : Kantemir Balagov
Acteurs principaux : Vasilisa Perelygina, Konstantin Balakirev, Olga Dragunova, Ksenia Kutepova

L’histoire de deux femmes-soldats à Leningrad juste après la Seconde Guerre mondiale.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Voici un beau film sur la souffrance humaine, comme savent bien faire les cinéastes russes. Les souffrances multiples subies par les habitants de Saint-Pétersbourg pendant la Deuxième guerre mondiale et les 900 jours de blocus de Léningrad, en sont le thème principal.
L’action se situe après la Victoire, à l’automne et à l’hiver 1945-1946. Le scénario, complexe mais bien agencé, raconte les traumatismes de toutes sortes : vies gâchées de soldats paralytiques, maladies mentales de jeunes femmes ayant subi toutes sortes de violences, populations se battant encore par tous les moyens pour trouver à manger même au lendemain de la guerre, dans la ville en ruines.
La reconstitution est très soignée, avec de beaux éclairages et un travail sur les couleurs, que ce soit à l’hôpital ou dans les intérieurs de l’appartement communautaire. Les personnages sont bien incarnés, avec tendresse et émotion et le réalisateur Kantemir Balagov parvient à nous communiquer toute sa compassion. Une vraie réussite !


Ce qui frappe d’abord dans ce beau film russe est la qualité de la photographie, les tons verts et tristes de l’hôpital, les tons plus chauds et sombres de l’appartement bourgeois un peu délabré, transformé en logis communautaire, dans lequel habitent, avec d’autres, les deux héroïnes. L’une est grande et blonde, douce, timide et sujette à d’étranges moments de quasi paralysie ; l’autre est petite et brune, elle a été plusieurs fois blessée au Front, mais elle aime la vie et est prête à tout pour obtenir ce qu’elle veut.
Les deux amies, comme tous ceux qui les entourent, des blessés aux médecins, ont été traumatisés par la guerre et survivent, dans la pénurie de l’après-guerre, dans un Leningrad en ruines. Remarquablement interprété, le film, à travers des séquences fortes, parfois bouleversantes, montre les séquelles de la guerre dans les corps et les esprits et, malgré tout, la profonde humanité de ces rescapés de l’enfer.