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Bacurau

Compétition Officielle
Bacurau

Nationalité : Brésil France
Genre : Drame Thriller
Durée : 2h12
Date de sortie : 2019
Réalisateur : Kleber Mendonça Filho, Juliano Dornelles
Acteurs principaux : Sônia Braga, Udo Kier, Karine Teles, Barbara Colen, Thomas Aquino

Dans un futur proche…
Le village de Bacurau dans le sertão brésilien fait le deuil de sa matriarche Carmelita qui s’est éteinte à 94 ans. Quelques jours plus tard, les habitants remarquent que Bacurau a disparu de la carte.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Serait-ce un avertissement sur notre monde de demain ou peut-être même celui d’aujourd’hui ?
Zoom sur un point dans la campagne du Brésil : le petit village de Bacurau. Il n’existe qu’une seule route chaotique pour s’y rendre. Ce village est tellement perdu qu’il va disparaître de la carte !
Un village à priori paisible qui fête ses morts et qui souffre du manque d’eau. Un village où les anciens maintiennent une curieuse coutume : une granule posée sur la langue de chacun telle la potion de notre fameux village gaulois.
Se succèdent plusieurs meurtres inexpliqués. Dans ces territoires, on manie la gâchette à la manière d’un jeu vidéo. Entre thriller, western, conte et film écologique : nous retrouvons la complexité de la société brésilienne et sommes tenus en haleine jusqu’à l’assaut final.


Difficile de classer ce film qui démarre en douceur avec le magnifique portrait d’une communauté du Nordeste, évolue vers le fantastique et se termine en puisant dans le genre western.
C’est l’histoire d’un village qui gêne… et résiste aux pressions extérieures grâce à une solidarité sans faille. La tension monte, un brin fantastique… Bacurau est d’ailleurs le nom d’un oiseau de nuit très difficile à voir. Et si certaines choses s’expliquent l’horreur n’est pas loin non plus.
C’est une allégorie à la résistance et à l’unité comme moyen de faire face. Ce village représente la terre des réalisateurs (originaires du Nordeste), mais aussi nos propres racines. Conçu bien avant l’arrivée au pouvoir de Bolsonaro, c’est un coup de gueule contre les méthodes corrompues et violentes des autorités – et plus généralement contre tous les excès de pouvoir ; c’est un coup de gueule également contre la dérive de ses valeurs américaines...
Mais c’est là que peut-être c’est trop : trop de violence pour aborder ce dernier sujet, au demeurant de façon caricaturale, trop de sujets abordés alors qu’il faudrait pour cela un autre film.