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Yomeddine

Compétition officielle
Yomeddine

Nationalité : Egypte U.S.A. Autriche
Genre : Drame Aventure Comédie
Durée : 1h37
Date de sortie : 2018
Réalisateur : Abu Bakr Shawky
Acteurs principaux : Rady Gamal, Ahmed Abdelhafiz, Shahira Fahmy, Mohamed Abd El Azim

Beshay, lépreux aujourd’hui guéri, n’avait jamais quitté depuis l’enfance sa léproserie, dans le désert égyptien. Après la disparition de son épouse, il décide pour la première fois de partir à la recherche de ses racines, ses pauvres possessions entassées sur une charrette tirée par son âne.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Beshay vit à l’écart du monde dans une léproserie. Il a déjà quarante ans et sa femme vient de mourir. il décide alors de partir retrouver sa famille . Il sait que le périple sera très long avec pour tout confort un âne et une charrette. Le jeune Obama, orphelin gai, curieux et joueur s’invite au voyage.
Le sujet pourrait paraître naïf. Au contraire, nous sommes touchés par l’humilité avec laquelle Beshay aborde son voyage. Il sait qu’il doit rester à l’abri des regards. Il n’y a pas de place pour un lépreux dans la société même quand on est guéri ! "Méfie toi du lépreux comme tu te méfies du lion" dit-on en Egypte. Il osera juste crier "je suis un être humain" lorsque dans le train il ne peut pas payer son ticket et sera agressé.
A travers l’Egypte, le Nil, les villes, les villages, le désert avec sa voie ferrée abandonnée, leur trajet est douloureux, mais leur offrira de très belles rencontres. Un instant nous sommes transposés dans la Cour des miracles d’où nous tirons une belle leçon d’humanité.
L’amitié entre Beshay et Obama se mue en amour d’un père pour un fils adoptif, le fils qu’il n’a pas eu, le père qu’il n’a pas eu... Ensemble ils vont jusqu’au bout du voyage ...


De belles images, une histoire touchante, ce road movie à travers l’Egypte des exclus. Deux phrases importantes : au milieu du film, quand Beshay et Obama sont accueillis dans une petite communauté de personnes difformes, l’un dit « on ne tient que parce qu’on croit qu’au jugement dernier : nous serons tous égaux ». Vers la fin du film, le père qui avait abandonné son enfant dans la léproserie, lui dit en guise d’excuse que c’était pour le protéger, pour le mettre à l’abri dans un endroit soustrait au jugement des autres. La plus grande souffrance, n’est-ce pas le regard méprisant qu’on jette sur nous ? La plus grande grâce, n’est-ce pas la chaleur partagée malgré ce que nous sommes ?