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Todos lo saben

Everybody Knows
Compétition officielle
Todos lo saben

Nationalité : Espagne France Italie
Genre : Thriller Drame
Durée : 2h10
Date de sortie : 2018
Réalisateur : Asghar Farhadi
Acteurs principaux : Penélope Cruz, Javier Bardem, Ricardo Darín, Bárbara Lennie, Eduard Fernández

A l’occasion du mariage de sa soeur, Laura revient avec ses enfants dans son village natal au coeur d’un vignoble espagnol. Mais des évènements inattendus viennent bouleverser son séjour et font ressurgir un passé depuis trop longtemps enfoui.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Asghar Faradi a remarquablement su traduire l’âme profonde d’une société rurale espagnole contemporaine, inondée de soleil, de chaleur, de couleurs. Une famille se retrouve à l’occasion d’un mariage.
Effusion de joie, de cris, d’embrassades, de rires, de courses effrénées, d’échappées en scooter.

Mais soudain la fête tourne au cauchemard. Les couleurs vives disparaissent et laissent place à la pluie battante et aux intérieurs sombres. La tension monte devant l’horreur et la stupeur . Au coeur de ce drame vertigineux vont ressurgir les vieux démons que sont les histoires de famille et de village, ces histoires que l’on a tant tenté d’étouffer, d’oublier pour continuer à vivre malgré tout.
Alors qu’ils mesurent le poids des secrets de famille, qui peuvent autant les détruire que les aider, un autre secret bien plus lourd encore se dévoile.

Toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire.


Asghar Farhadi transpose ici sa quête de la racine des malheurs humains dans l’Espagne rurale. Si dans A propos d’Elly c’était le patriarcat et la situation politique qui menaient au drame, ici c’est la soif d’argent, diagnostic impitoyable sur la culture occidentale.

La première image donne le ton : le mécanisme de l’horloge du clocher de l’église égraine le temps d’une façon inéluctable, tout en grinçant sous le poids des années, entouré d’oiseaux dont l’un macule le manteau de Paco. Au milieu du film, Alejandro affirme que Dieu l’a sauvé et qu’il sauvera sa fille. Dernière image, le service municipal nettoie à grandes eaux la croix au milieu de la place et c’est derrière l’écran formé par les embruns de ce nettoyage qu’une parole de vérité va se dire. Ce sont nos âmes qui auraient besoin des grandes eaux.