Nationalité : Serbie
Genre : Drame
Durée : 1h34
Date de sortie : 2018
Réalisateur : Ognjen Glavonic
Acteurs principaux : Leon Lucev, Tamara Krcunovic, Pavle Cemerikic, Igor Bencina, Ivan Lucev
En Serbie, en 1999, Vlada travaille en tant que conducteur de camion pour l’OTAN. On lui donne pour mission de transporter un chargement mystérieux. Du Kosovo à Belgrade, il va conduire à travers un territoire qui lui est étranger, et essayer de se frayer un chemin à travers ce pays marqué par la guerre. Il sait qu’une fois son travail terminé, il devra rentrer chez lui et faire face aux conséquences de ses actions.
(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)
14 mai 2018
"Teret" est un film de guerre sans combat ni sang. Un film lent et avare de paroles où la couleur sombre rend l’angoisse encore plus palpable. Un film où la tension et l’urgence emplissent sournoisement le cœur de Vlada, ce camionneur devant impérativement transporter sa « charge » jusqu’à Belgrade. D’elle, il ne sait rien. Le camion est cadenassé. Et Vlada doit respecter les consignes : « ne pas s’arrêter, ne pas parler, ne laisser personne monter, ne pas regarder à l’intérieur ». Au fur et à mesure, il va briser toutes les règles… Jusqu’à l’ultime qui va lui retourner l’âme et le cœur. Vont alors se poser les questions les plus dures qu’il soit : La guerre peut-elle vraiment tout excuser ? L’argent doit-il éteindre toute compassion ? La culpabilité peut-elle naître dans les cœurs ? La jeunesse a-t-elle encore un avenir ?
Et la charge, qu’est-elle ? Vivante ou morte ?
14 mai 2018
" Jeu vidéo ! " : Cette réplique du film tente de minimiser la guerre du Kosovo. Ognjen Glavonic maintient au delà de l’horizon le terne feu d’artifice des bombardements. Paradoxalement, cela rend leur présence plus pesante. La guerre éteint toute couleur, sème dans la grisaille ponts en flammes et cadavres oubliés, envahit l’espace sonore de son grondement. D’imposants monuments marquent les lieux des anciennes batailles. A l’inverse, un tabou pèse sur les horreurs commises en 1998-99.
"Teret" signifie "charge". Vlada, homme plutôt juste, découvre tardivement la sienne. Laver son camion d’un jet d’eau dérisoire n’allègera pas ce fardeau et n’effacera rien. Tout un peuple vit ainsi dans un déni que le réalisateur souhaite ébranler. Comment espérer, sans cela, que la jeunesse de ce pays puisse rêver d’autre chose que d’exil ?