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Sauvage

Semaine de la Critique
Sauvage

Nationalité : France
Durée : 1h37
Date de sortie : 2018
Réalisateur : Camille Vidal-Naquet
Acteurs principaux : Félix Maritaud, Eric Bernard, Nicolas Dibla, Philippe Ohrel, Marie Seux, Lucas Bleger, Camille Müller, Philippe Couerre, Jean-Pierre Basté

Léo, 22 ans, se vend dans la rue pour un peu d’argent. Les hommes défilent. Lui reste là, en quête d’amour. Il ignore de quoi demain sera fait. Il s’élance dans les rues. Son cœur bat fort.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Lamentable portrait d’un jeune homme paumé. Léo, 22 ans, se prostitue pour pas cher dans le bois de Boulogne : pas de tune, SDF, crack, coups, nourriture abjecte, mauvaise santé. Autour de lui, il y en a d’autres comme lui, dont un, très important à ses yeux. Pour ces hors-la-loi, la vulnérabilité est la règle, mais pas de proxénétisme : ce sont des indépendants, ils sont là... par choix ? C’est trop dire, bien sûr : l’idole de Léo, ancien boxeur, rêve de remettre les gants... mais il se donne à un vieux friqué. Et quand Léo a aussi la voie tracée vers le confort, il fuit et retourne aux frondaisons du bois qu’il admire, tête à l’envers, comme une porte vers le Paradis. On n’en reste pas moins surpris d’entendre le réalisateur présenter son film comme plein d’amour, à donner et à recevoir.


Sauvage est un film… « sauvage », à défaut d’autre mot. Il traite, sans aucun fard, le sujet profondément tabou de la prostitution masculine et celui, bien trop souvent occulté, de la vie dans la rue.

C’est très cru et fortement dérangeant. Mais il fallait bien ça pour montrer la réalité de ces oubliés, ces hommes marginaux qui vendent leur corps au plus offrant. Misère sociale, misère sexuelle… Les deux se fondent intimement au cœur de la prison de la rue. C’est un véritable cri de souffrance lancé par les personnages à la face de la société : « tu es fait pour être aimé » dit l’un d’entre eux. Mais que signifie vraiment être aimé ? Peut-on accepter d’être aimé qu’importe le prix ?