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Sir

Monsieur
Semaine de la Critique
Sir

Nationalité : Inde, France
Durée : 1h39
Date de sortie : 2018
Réalisateur : Rohena Gera
Acteurs principaux : Tillotama Shome, Vivek Gomber, Divya Seth

Ratna est domestique chez Ashwin, le fils d’une riche famille de Bombay. En apparence la vie du jeune homme semble parfaite, pourtant il est perdu. Ratna sent qu’il a renoncé à ses rêves. Elle, elle n’a rien, mais ses espoirs et sa détermination la guident obstinément. Deux mondes que tout oppose vont cohabiter, se découvrir, s’effleurer..


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Que c’est gentil ! Le fils de riche et la modeste campagnarde qui lui sert de bonne manifestent l’un envers l’autre la plus extrême réserve qu’exigent les conventions sociales. Ce sont pourtant deux coeurs solitaires : lui déçu par la femme qu’il allait épouser, elle déjà veuve bien que jeune. Nos héros pourront-ils surmonter les barrières sociales sans déchoir à leurs propres yeux ?

Attirance irrésistible vers la mégalopole où bourgeonnent les gratte-ciels, et où les contraintes sont moindres que dans les villages perclus de traditions ; mépris ouvert des riches envers les pauvres (mais on ne parle pas de castes) : voilà de quoi il s’agit. Mais avec deux protagonistes aussi parfaits l’une que l’autre, sensibles, délicats, respectueux, courageux... le plat est bien peu pimenté.


Passer d’un village indien à Bombay centre ville c’est sortir du Moyen âge pour aller vers la modernité. Ici les conventions, là la liberté sexuelle et la libération des femmes par le travail. Mais sans avoir pu faire d’études, le seul poste que peut occuper l’héroïne est celui de femme de ménage au service d’une riche famille, chez la mère puis chez le fils.

Cette situation est prétexte à nous montrer l’évolution sociétale du pays. Certes les meurs évoluent mais les mentalités ont peine à changer. Alors quand un couple se forme au sein de ces milieux opposés ce sont de sérieux empêchements qui l’attendent.
La pudeur et la délicatesse des protagonistes n’occultent pas la violence qui leur est faite, à tel point qu’il leur faudra revoir l’ambition qu’ils avaient de se faire accepter.