Primary Menu

Manbiki kazoku

Une affaire de famille
Compétition officielle
Manbiki Kazoku

Nationalité : Japon
Genre : Drame
Durée : 2h1
Date de sortie : 2018
Réalisateur : Hirokazu Kore-eda
Acteurs principaux : Lily Franky, Sakura Andô, Kengo Kora, Sosuke Ikematsu, Mayu Matsuoka

Au retour d’une nouvelle expédition de vol à l’étalage, Osamu et son fils recueillent dans la rue une petite fille qui semble livrée à elle-même. D’abord réticente à l’idée d’abriter l’enfant pour la nuit, la femme d’Osamu accepte de s’occuper d’elle lorsqu‘elle comprend que ses parents la maltraitent.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Kore-Eda nous dépeint dans son long-métrage le portrait d’une famille soudée et solidaire. Du vol à l’étalage au travail à l’usine en passant par des performances dans un peep show, chacun à sa manière tente, avec ses propres moyens, de faire subsister sa famille.
Grâce à des personnages forts et émouvants joués par des acteurs toujours très justes, le réalisateur nous livre ici une film touchant et plein d’humanité.
Esthétique très léchée, réalisation très souvent au plus près des comédiens et lumière sublime, ce long-métrage reprend ce qui fait la beauté des films asiatiques et ce pour notre plus grand plaisir.


Depuis plus de 20 ans, HKE (réalisateur) creuse avec une grande sensibilité le sillon des liens familiaux, son thème de prédilection. Grand habitué du Festival de Cannes, son opus 2018 renoue avec le meilleur de sa filmographie, alors que "Après la Tempête", film autour du divorce, avait déçu l’année dernière.

Le film démarre par une scène au supermarché où le jeune Shôta apprend à voler avec son père. Sur le chemin du retour, ils recueillent Yuri, une petite fille de leur quartier, livrée à elle même. Dans leur vieille maison exiguë et encombrée, coincée entre de grands ensembles modernes, ils partagent leur foyer entre 3 générations qui cohabitent avec amour et bienveillance.

De ce huis-clos protecteur finit par apparaître une réalité plus complexe qui va pourtant les conduire à une nouvelle liberté.

Et c’est ainsi dans les failles et les faiblesses reconnues par chacun que le réalisateur laisse espérer un futur possible pour Shôta et Yuri.


Une famille de bric et de broc mais oh combien touchante. Le film est peut-être un peu long et les explications finales un peu trop explicites, trop démonstratives, mais il pose bien les problèmes essentiels de ce qu’est une famille, une des questions centrales autour desquelles tourne l’œuvre du réalisateur. A priori les membres d’une famille ne se choisissent pas. Ici ils se sont choisis. Si on comprend à la fin le comment du pourquoi, il reste que normalement ce n’est pas le cas. Est-ce que la bienveillance des uns envers les autres est à ce prix ? Qui sont les véritables parents d’un enfant, ceux qui l’ont conçu mais qui le maltraitent ou ceux qui l’accueillent pour l’aimer ? Tucholsky écrivait que Dieu, à la fin de la création, vit qu’elle était bonne – mais alors la famille n’existait pas encore…