Nationalité : Allemagne France Ukraine Pays-Bas Roumanie
Genre : Drame
Durée : 2h01
Date de sortie : 2018
Réalisateur : Sergei Loznitsa
Acteurs principaux : None
Dans le Donbass, à l’est de l’Ukraine, une guerre hybride mêle conflit armé ouvert et saccages perpétrés par des gangs. Dans le Donbass, la guerre s’appelle la paix, la propagande est érigée en vérité, la haine prétend être l’amour. Cela ne concerne pas une région, un pays ou un système politique, cela concerne l’humanité et la civilisation en général. Cela concerne chacun de nous.
(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)
10 mai 2018
Dans l’ex Union soviétique, l’Ukraine. Dans l’Ukraine, le Donbas. Dans le Donbas, des habitants : des hommes qui "se font" la guerre. Ils sont une minorité de citoyens volontaires, de militaires ou encore des gangs séparatistes parfois soutenus par des troupes russes.
Difficile de s’y retrouver dans cet imbroglio dont le dénominateur commun est la violence sous toutes ses formes (bombardements, crimes et vols divers) de quelque faction qu’il s’agisse. Leur but ? Le choix -impossible ?- entre un mode de société et de développement économique à l’européenne et celui d’inspiration soviétique.
Alors, dans la grisaille d’une campagne alourdie par un ciel plombé, ces habitants vont et viennent, se trahissent et s’humilient, dans un climat haineux. Un tel chaos donne le tournis. Le réalisateur ausculte l’histoire. Que survivent ou meurent les protagonistes, qu’adviendra-t-il de l’humanité ?
10 mai 2018
Un puzzle terrible. Des situations diverses et variées de la guerre en Ukraine. Corruption et vengeance ; soldats en attente et danger omniprésent ; contrôles et humiliations ; la vie dans des refuges insalubres et des obus qui éclatent ; au beau milieu un mariage hilarant - dans un autre contexte on aurait dit burlesque ; des vexations et la vindicte populaire. Pas de liens entre les morceaux du puzzle, on n’arrive pas à y entrer ni à comprendre. Mais n’est-ce pas justement en cela que c’est un reflet authentique et effrayant des situations sans queue ni tête en temps de guerre ?
10 mai 2018
Dès le premier plan, le ton est donné, on ne sourit guère dans la caravane où des civils sont maquillés pour servir la propagande politique. Comment dès lors démêler le vrai du faux avec des médias sous contrôle ?
Le format documentaire sert à dénoncer toute l’horreur de la guerre sur fond d’explosions d’obus et de militaires omniprésents : corruption, racket, coups, humiliations… Les épisodes s’enchaînent où le grotesque se marie au tragique. On découvre les politiciens corrompus, les petits chefs, les profiteurs, les habitants qui se terrent dans des caves. Le film est tourné dans la faim, le froid, la crasse et tout semble gris.
Peu de répit sauf à rire de l’absurde, avec une mariée d’anthologie à qui l’on souhaite d’avoir comme premier né, un garçon avec une mitrailleuse. Tout cela s’est joué aux portes de l’Europe entre 2014 et 2015. Donbass, un conflit oublié mais toujours en cours.