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Dogman

Compétition officielle
Dogman

Nationalité : Italie
Genre : Policier Drame
Durée : 1h42
Date de sortie : 2018
Réalisateur : Matteo Garrone
Acteurs principaux : Adamo Dionisi, Edoardo Pesce, Marcello Fonte, Francesco Acquaroli, Nunzia Schiano

Dans une banlieue déshéritée, Marcello, toiletteur pour chiens discret et apprécié de tous, voit revenir de prison son ami Simoncino, un ancien boxeur accro à la cocaïne qui, très vite, rackette et brutalise le quartier. D’abord confiant, Marcello se laisse entraîner malgré lui dans une spirale criminelle. Il fait alors l’apprentissage de la trahison et de l’abandon, avant d’imaginer une vengeance féroce...


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

La lente descente aux enfers de Marcello, travailleur et discret, doux et gentil, qui tente de couvrir et d’aider son vieil ami... Si ce n’était que ça, la cause serait noble. Mais cet ami, Simoncino, est un ancien taulard brutal et drogué, martyrisant sans état d’âme tout le quartier. Marcello, terrorisé, ne peut qu’accepter de se joindre à lui, sans aucune contrepartie qu’une flopée de promesses vides et creuses. Jusqu’au jour où, dos au mur, il doit choisir entre la fidélité et son propre salut : est-ce vraiment vivre que de survivre dans la terreur ?

C’est brutal, sombre, apocalyptique même. L’acteur principal est incroyable, proposant une interprétation magistrale de cet antihéros poussé à commettre l’irréparable. Le tout est profondément dérangeant au point où l’on ne peut s’empêcher de se demander si la vengeance est vraiment la réponse à la violence…


Dogman s’ouvre sur la gueule d’un chien agressif et qui aboie, scène qui ne présage a priori pas de happy end. Marcello est toiletteur pour chiens, aimé et apprécié de ses proches. Frêle et doux avec les animaux comme avec son entourage, il est l’homme aussi fidèle qu’un chien à son ami Simoncino qui le domine à tous les sens du terme, par sa carrure et sa brutalité. Il incarne le bon et Simoncino, la brute et le truand en même temps.
Lui fournissant ses doses de drogue (le film aurait aussi pu s’appeler Drogman), Marcello entre presque malgré lui dans l’engrenage criminel dans lequel son ami accro à la cocaïne l’entraîne, toujours plus loin.
De consentement en consentement, nous le voyons irrésistiblement avancer vers son destin. Ce sont les chiens qui sont en cage, mais le danger ne vient pas que de nos amies les bêtes. Un film impeccablement construit de la première à la dernière scène.


Le bon, la brute et... le chien ; ou plutôt les chiens, ceux dont s’occupe "le bon". Quant à" la brute" il partage avec lui le goût de la cocaïne. Tout ceci forme un cocktail très noir sur le fond -très gris- d’une banlieue napolitaine. Par naïveté, fidélité à cet ami, et par peur, le toiletteur se fourvoiera et en prendra plein la figure, au sens propre et figuré : n’est pas chien qui veut !
Quand il sortira de sa torpeur ce sera pour exprimer une sourde violence due à son exclusion sociale et à la frustration de ne pas avoir eu le choix face à un individu si haineux. Du toilettage réussi d’un chien agressif, il passe à la tentative ratée du soin de celui qui n’aura été que son ennemi. Où est l’erreur ?