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À genoux les gars

Un certain regard
A genoux les gars

Nationalité : France
Genre : Drame
Durée : 1h38
Date de sortie : 2017
Réalisateur : Antoine Desrosières
Acteurs principaux : Souad Arsane, Inas Chanti, Sidi Mejai, Mehdi Dahmane, Loubna Abidar

En l’absence de sa sœur Rim, que faisait Yasmina dans un parking avec Salim et Majid, leurs petits copains ? Si Rim ne sait rien, c’est parce que Yasmina fait tout pour qu’elle ne l’apprenne pas. Quoi donc ? L’inavouable… le pire… la honte XXL, le tout immortalisé par Salim dans une vidéo potentiellement très volatile.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

A genoux les gars n’est pas seulement une comédie de plus sur la découverte de la sexualité à l’adolescence. C’est un film qui bouscule, nous montre ce qui n’est pas montré, qui n’a pas peur d’employer un langage et des images crus. A l’heure des réseaux sociaux et de la démocratisation de l’accès à la pornographie, la frontière entre amour et sexualité, consentement et désir se retrouve vite brouillée.
Cette sombre affaire de manipulation aux allures de revenge porn (se venger en diffusant sur les réseaux sociaux des contenus sexuellement explicite d’une personne) aurait pu mal finir sans la fraternité paradoxale qui lie les quatre protagonistes. Les acteurs nous délivrent toute une palette d’émotions, du rire à la honte et la culpabilité, en passant par l’insouciance et le burlesque, le tout grâce à un jeu plus subtil qu’il n’y parait.


L’injonction du titre se devrait d’être inversée. En effet, on serait plus proche d’un "à genoux les filles"... étant donné que le sujet de la "sextape" tourne autour de la fellation. Manipulée par deux garçons l’héroïne ne restera toutefois pas longtemps "à genoux", car malgré sa naïveté, son énergie et sa détermination à comprendre le sens des sentiments contradictoires qu’elle éprouve lui permettront de trouver sa place, malgré le climat de culpabilité sous-jacent.

Comment vivre quand on est une adolescente "rebeu" confrontée aux désirs du sexe opposé et à sa propre quête de l’amour, fraternel et sexuel. Le premier plan la met en scène dans un lit avec sa soeur aînée, plaisantant sur cet épineux sujet. Le ton est donné. C’est parfois un peu ridicule, souvent pathétique mais drôle et enlevé -à la condition de posséder le code verbal des ados de banlieue. Enfin ! c’est un film de génération et force est de constater qu’il ne reflète pas ce que sont les rapports amoureux en général. Ouf !