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Une Vie Violente

Semaine de la Critique
Une vie violente

Pays : France
Genre : Drame, Thriller
Durée : 1h47
Date de sortie : 9 août 2017
Réalisateur : Thierry de Peretti
Acteurs principaux : Jean Michelangeli, Henry-Noël Tabary, Cédric Appietto

Malgré la menace de mort qui pèse sur sa tête, Stéphane décide de retourner en Corse pour assister à l’enterrement de Christophe, son ami d’enfance et compagnon de lutte, assassiné la veille. C’est l’occasion pour lui de se rappeler les évènements qui l’ont vu passer, petit bourgeois cultivé de Bastia, de la délinquance au radicalisme politique et du radicalisme politique à la clandestinité.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Le film n’est pas mal fait, mais tellement désespérant qu’on pourrait le rebaptiser "Testostérone et stupidité". Peut-être aurait-il fallu un arrière-plan plus construit sur l’histoire récente de la Corse, et ce que l’activisme indépendantiste a changé (ou pas) dans la situation de l’île et de sa société (en dehors des sigles des factions et des noms des chefs)... Faute de quoi l’impression que laisse le film est celle d’un énorme gâchis, où des hommes jeunes (surtout) s’excitent mutuellement et se massacrent de même, comme on voit des béliers s’élancer front contre front tant qu’ils tiennent debout. Mais il y a beau temps que les affrontements meurtriers entre mâles ne contribuent plus à renforcer la capacité de l’espèce à se perpétuer !
Une scène réussie montre six matrones autour d’une table de jardin s’efforçant d’aider l’une d’elles à sauver son fils gravement menacé... Lysistrata, au secours !


Cette fiction quasi documentaire suit le parcours de Stéphane, jeune corse happé par l’engrenage du nationalisme. Génération après génération semblent rejouer la même partie. Ce film n’apprendra rien à qui s’est déjà intéressé à ce sujet mais il immerge le spectateur dans cette réalité dense, tendue. Une violence sourde règne en permanence.

Le groupe intégré pas Stéphane pense sa mission, mélange de nationalisme et de marxisme, avec un grand sérieux. D’autres groupes sont plutôt soucieux de trafics, de racket, bref d’argent. Les luttes sont fratricides. Dans cet univers principalement masculin, le scénario ménage une scène forte où les femmes, mères, amies, font le compte des "manquants" parmi leurs anciens camarades de lycée. Implacable et glaçant. Des morts violentes, vraiment...