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Posoki

Un Certain Regard
Posoki

Nationalité : Bulgarie, Allemagne, Macédoine
Genre : Drame
Durée : -
Date de sortie : -
Réalisateur : Stephan Komandarev
Acteurs principaux : Vassil Vassilev, Assen Blatechki, Troyan Gogov

Lors d’un rendez-vous avec son banquier, le propriétaire d’une petite entreprise, qui fait le taxi pour joindre les deux bouts, découvre que le pot-de-vin qu’il aura à payer pour obtenir un prêt a doublé. Le conseil d’éthique qui a examiné sa plainte pour chantage demande maintenant sa part. Ne sachant plus à quel saint se vouer, ce propriétaire tue le banquier et se suicide. Cet incident suscite un débat national à la radio sur le désespoir qui règne dans la société civile. Entre-temps, cinq chauffeurs de taxi et leurs passagers se déplacent dans la nuit, chacun dans l’espoir de trouver un chemin plus clair pour aller de l’avant.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Faire découvrir la vie à Sofia grâce aux tournées de cinq taxis de nuit était un pari risqué ! Le sombre de la nuit et la noirceur de l’âme humaine déclinés à tour de rôle, soit par les chauffeurs, soit à la radio, auraient pu en faire un film glauque. En fait, le pari est réussi.
Car, malgré la violence liée à la misère et à la frustration, quelques lueurs d’espoir émergent. La solidarité et la compassion rendent plus supportable une vie difficile pour les gens qui souvent cumulent deux emplois (d’où les taxis de nuit). En effet, après tant d’années de communisme en Bulgarie un tiers de la population a émigré. Ceux qui restent sont traités de fainéants, et le pays accueille beaucoup d’immigrés auquels le gouvernement verse des subsides...
La corruption, aussi, excède les habitants ; alors la vengeance est immédiate. Allègrement mené, ce film donne à voir -de nuit- la vie dans la ville sous son vrai jour.


Tranches de vie dans différents taxis de nuit, toutes tragiques mais traversées d’humour, cet humour particulier qu’on apprécie tant dans des films des pays de l’Est. Construit à partir de sketches dont chacun pourrait se suffire à lui-même, il est peut-être un peu trop long et un peu trop répétitif, mais quel témoignage du désespoir de la société bulgare ! Un personnage dit : « La Bulgarie est le pays des optimistes, car les pessimistes et les réalistes sont partis depuis longtemps » (je cite de mémoire). Et lors d’un des derniers sketches, un autre dit que Dieu est parti avec ceux qui ont quitté le pays. Si le Dieu en lequel nous croyons était un tireur de ficelles, on pourrait effectivement se poser la question.