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Oh Lucy !

Semaine de la Critique
Oh Lucy !

Nationalité : U.S.A. Japon
Genre : Drame Comédie
Durée : 1h35
Date de sortie : 2016
Réalisateur : Atsuko Hirayanagi
Acteurs principaux : Shinobu Terajima, Josh Hartnett, Kaho Minami, Koji Yakusho, Shioli Kutsuna

Setsuko est en train de croupir dans son « entre deux âges », jusqu’à ce que des cours d’anglais (et une perruque peroxydée) la transforment en son double, Lucy. Setsuko tombe rapidement amoureuse de son professeur...


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Savez-vous ce qui manque aux Japonais pour être heureux (et ne plus se jeter sous les trains) ? De ne pas savoir s’embrasser l’un(e)-l’autre, la tête sur l’épaule. C’est en tous cas le moteur de cette plaisante comédie, et ce qui envoie Setsuko, célibataire menant un grise vie d’employée de bureau, follement suivre son prof d’anglais-américain de l’autre côté du Pacifique. Une sorte de Lost in translation à l’envers ? Plus qu’un parallèle entre deux cultures, c’est à une moquerie sur la rigidité des conventions sociales japonaises que se livre A. Hirayanagi, la force de la conformité étant montrée dès l’ouverture par ces passagers de métro tous affublés de leur masque anti-pollution, et son hypocrisie par les rires et quolibets qui éclatent dès que le ou la destinataires des rites respectueux s’est éclipsé(e).
Les péripéties nécessaires pour étendre en long métrage un court de même titre (Cinéfondation) ne sont pas toutes convaincantes, mais le conte baigne dans la bonne humeur et accomplit bien ses modestes prétentions.


« Chaque Japonaise qui ne se suicide pas a mérité un prix Nobel » avait écrit Amélie Nothomb dans Stupeur et tremblement (je cite de mémoire). C’est ce que confirme ce film tragicomique, road movie parfois burlesque de deux Japonaises qui partent pour les USA à la recherche de la fille de l’une d’elles. Le personnage principal, celui de la tante mal aimée, est à pleurer dans son manque de tendresse, son incapacité foncière à vivre. Les Américains dans l’histoire ne sont pas forcément mieux lotis, mais ont plus de facilité à s’ouvrir à l’autre. Le sauvetage final donne de l’espoir : « Tom », au contact de l’enseignement américain, a compris que trop de rigueur est mortifère. Comme quoi c’est le mélange des cultures qui est porteuse d’avenir.