Pays : Russe, Français, Belge, Allemand
Genre : Drame
Durée : 2h07
Date de sortie : 20 septembre 2017
Réalisateur : Andrey Zvyagintsev
Acteurs principaux : Djan Badmaev, Alexey Rozin
Boris et Genia sont en train de divorcer. Ils se disputent sans cesse et enchaînent les visites de leur appartement en vue de le vendre. Ils préparent déjà leur avenir respectif : Boris est en couple avec une jeune femme enceinte et Genia fréquente un homme aisé qui semble prêt à l’épouser... Aucun des deux ne semble avoir d’intérêt pour Aliocha, leur fils de 12 ans. Jusqu’à ce qu’il disparaisse.
(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)
18 mai 2017
Alors qu’un couple en plein divorce se déchire, leur enfant de 12 ans disparaît. Nous sommes plongés d’emblée dans l’intensité dramatique qui nous poursuit tout au long du film avec la présence de la pluie incessante, l’univers de béton, les couleurs sombres, les arbres décharnés de la forêt, la température glaciale et la musique métallique .Nous sommes assaillis par la violence de ce couple en guerre, à l’image du conflit qui oppose la Russie à l’Ukraine.
Le réalisateur nous entraîne dans l’histoire familiale et nous éclaire à double titre : faute d’amour pour l’enfant et faute d’amour pour la mère : comment transmettre quand on n’a pas reçu ?
L’enfant se met à exister au moment où il disparaît .
18 mai 2017
Un enfant disparait.
En plein divorce, ses parents ont chacun retrouvé un partenaire et ne souhaitent pas s’encombrer de lui dans leur nouvelle vie.
Faute d’exister à leurs yeux... il disparait.
Resserrée sur la banale histoire d’une famille décomposée, l’intrigue permet au réalisateur de décrire avec précision une société russe sans amour. Les adultes s’enferment dans un égoïsme mâtiné de méchanceté ou de veulerie, comme derrière ces vitres battues par la pluie sur lesquelles la caméra s’attarde. Les policiers sont impuissants ou indifférents. Radio et télévision parlent de fin du monde ou de guerre.
Une poignée de bénévoles tente de résister à cette déshumanisation. Mais de qui, de quoi, les ruines cachées dans la forêt sont-elles l’image ? Quelle espérance pourrait renaître quand un tel hiver, morne et neigeux, givre les consciences ? Photo magnifique et jeu d’acteurs intense, la démonstration est sans appel : ces gens-là courent à leur perte.