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Petit Paysan

Semaine de la Critique
Petit Paysan

Nationalité : France
Genre : Drame
Durée : 1h30
Date de sortie : 2017
Réalisateur : Hubert Charuel
Acteurs principaux : Swann Arlaud, Sara Giraudeau, Bouli Lanners, Isabelle Candelier, Valentin Lespinasse

Pierre, la trentaine, est éleveur de vaches laitières. Sa vie s’organise autour de sa ferme, sa sœur vétérinaire et ses parents dont il a repris l’exploitation. Alors que les premiers cas d’une épidémie se déclarent en France, Pierre découvre que l’une de ses bêtes est infectée.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Quel bel hommage au monde des petits paysans. Tourné dans l’ancienne ferme des parents du réalisateur - qu’il aurait dû reprendre en tant que fils unique, sauf qu’il a choisi le cinéma - avec plusieurs membres de sa famille, ce film touchant respire l’authenticité. Au fond, avoir fait ce film c’est un peu comme s’il avait repris la ferme. Swan Arlaud incarne magnifiquement l’amour des bêtes jusqu’au bout des ongles et, quand la vache dans le pré le regarde dans la scène de fin, c’est un instant de grâce.


Pierre est un jeune éleveur. Il ne ménage pas sa peine et prend soin avec une affection quasi fraternelle de ses 30 vaches. Sa vie se résume à son troupeau. Mais l’épizootie, invisible, injuste, se déclare.
Plusieurs films ont traité ce thème, comme Béliers, prix Un Certain Regard 2015. Ici, le réalisateur concentre son propos sur les réactions de Pierre, les détours qui lui sont nécessaires avant de se plier à une réalité dramatique. Aux côtés de ce "petit paysan" le spectateur découvre quelques aspects de la vie d’éleveur, sa routine, ses exigences. Il prend conscience du regard parfois condescendant porté par les autres sur cette profession. La fracture isolant le monde agricole ne passe pas entre ville et campagne, elle cerne Pierre au sein même de son village : ses amis ne comprennent rien à ses préoccupations. La mise en scène discrète et efficace souligne la solitude dans laquelle il s’enferme.
Le casting comprend des acteurs professionnels et non professionnels, et... 30 vaches, formidables dans leur propre rôle ! De la première séquence où leur présence est oppressante à la dernière image ouverte sur un grand ciel bleu, le chemin de Pierre et celui de l’élevage laitier restent à tracer.