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La forêt de quinconces

Hors compétition
La forêt de quinconces

Nationalité : France
Genre : Comédie dramatique
Durée : 1h49
Date de sortie : 22 juin 2016
Réalisateur : Grégoire Leprince-Ringuet
Acteurs principaux : Grégoire Leprince-Ringuet, Pauline Caupenne, Amandine Truffy

Ondine et Paul se sont aimés. Quand elle le quitte, il jure qu’il n’aimera plus. Pour se le prouver, il poursuit la belle Camille, qu’il compte séduire et délaisser.
Mais Camille envoûte Paul qu’elle désire pour elle seule.
Et tandis qu’il succombe au charme de Camille, Paul affronte le souvenir de son amour passé.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

En voilà un premier film original ! Et celui d’un comédien. Construit parfois comme une pièce de théâtre avec une mise en scène en huis clos, parfois comme un long métrage avec des extérieurs en plans larges, voilà qui le rend singulier. Et quand -de surcroît- la plupart des dialogues sont écrits en alexandrins, l’on se retrouve devant un objet hybride.
Quant au sujet : le trio amoureux et la passion toxique, il eut pu être banal si ce n’est que s’y invite le "surnaturel" !
Vécu dans la demande exigeante, voire exagérée, insatisfaite donc frustrante, l’amour est souffrance. D’où la violence verbale et physique de certaines scènes. Mais les paroles versifiées, chargées d’émotions, sont toujours justement analysées.
Réussi ? Raté ? C’est selon, car si certains ont quitté la salle d’autres ont applaudi, dont M. Bertrand Tavernier...


Film d’un adolescent tardif émerveillé par son propre génie, capable d’être comédien comme Léaud, poète comme Rimbaud, cinéaste comme Dolan, écrivain comme Radiguet...

La première scène, dispute entre Ondine et Paul, est réussie même dans sa longueur. Mais ensuite, que de débordements de romantisme convenu, avec cheminement nocturne sur la raide pente d’un toit, découverte amoureuse dans une danse de groupe, plongeon dans l’eau sombre d’un trou noir, etc. Les quinconces, démontrant la multiplicité des points de vue, sont-ils là pour convoquer aussi la philosophie ? J’ai bien aimé quand même la scène du faux à-demain entre Camille et Paul, mais mes oreilles sont encore encombrées de la digestion difficile de vers à huit ou douze pieds.


Grégoire Leprince-Ringuet se place ici pour la première fois en tant que réalisacteur. Il se met en scène comme scénariste et comédien principal de ce conte plein d’onirisme où un triangle amoureux prend place à la fois dans Paris et la fameuse forêt de quinconces. Le scénario est majestueux avec des dialogues où les mots s’entremêlent au travers d’alexandrins dignes des plus grands poètes.
Nous pourrions penser que les acteurs jouent de manière trop théâtrale dans les premières minutes du film mais une fois passée la rupture amoureuse, une rencontre inattendue avec un vieil homme va bouleverser la route de notre héros. Digne du lapin d’Alice au Pays des Merveilles, où le temps et le long chemin s’entrecroisent dans la quête amoureuse, Paul apparait tiraillé entre sa nouvelle copine, Camille, une sorcière sensuelle mais envoutante (rappelant étrangement celle de "Kaboom") et son ex, Ondine, qui essaie de revenir à la charge.
Véritable joyau plein de maléfices et de poésie, " La forêt de Quinconces" est un beau lieu de légèreté où on aime se poser en plein coeur du festival...