Primary Menu

Umimachi Diary

Compétition officielle
Umimachi Diary

Nationalité : Japonais
Genre : Drame
Durée : 2h03mn
Date de sortie : 28 octobre 2015
Réalisateur : Hirokazu Koreeda
Acteurs principaux : Haruka Ayase, Masami Nagasawa, Kaho

Trois sœurs, Sachi, Yoshino et Chika, vivent ensemble à Kamakura. Par devoir, elles se rendent à l’enterrement de leur père, qui les avait abandonnées une quinzaine d’années auparavant. Elles font alors la connaissance de leur demi-sœur, Suzu, âgée de 13 ans. D’un commun accord, les jeunes femmes décident d’accueillir l’orpheline dans la grande maison familiale…


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Drame familial adapté d’un manga, ce film ne dépare certes pas la riche filmographie de l’auteur de Tel père tel fils, prix du jury à Cannes en 2013. Il s’agit, là encore, de la peinture impressionniste par petites touches d’une famille, plus précisément d’une fratrie de 3 soeurs en fleurs, dont l’aînée se coule très sérieusement dans le rôle de chef de famille car les parents les ont abandonnées. La découverte d’une demi sœur restructure leurs relations et toutes trois adoptent et intègrent la petite dernière avec générosité et attendrissement. Grâce à elles celle-ci pourra enfin parler de son enfance malheureuse et l’exorciser. Bien que de tout repos et sans surprises, le film, d’une réalisation parfois un peu mièvre, n’est pas dénué de nuances et offre quelques belles scènes drôles ou émouvantes et d’autres qui, comme chez Ozu, mettent en valeur la cérémonie du repas partagé.


Film après film, Kore-Eda Hirokazu s’intéresse aux relations familiales. Ici, comme dans Nobody Knows, des enfants sont délaissés par leurs parents. Cette expérience précoce d’abandon et de solidarité conduit trois jeunes filles à accueillir leur demi-sœur lorsque celle-ci se retrouve orpheline. Le réalisateur dévoile à petites touches le fonctionnement de cette famille exclusivement constituée de femmes. Le spectateur occidental découvre une société fortement hiérarchisée, où la politesse corsète l’expression des sentiments. Au plus près des visages, avec une grande délicatesse, la caméra capte le moindre frémissement : deuils et regrets, interrogations et souffrances sont tus. Les gestes à peine esquissés et les images relaient la parole. La vieille maison familiale, malcommode mais chaleureuse, est un refuge, substitut de tendresse maternelle, la nature un lieu de respiration et de liberté. Le rythme lent de la vie quotidienne d’une petite ville laisse peu à peu apparaître l’enjeu véritable du film : comment se construire lorsque les adultes vous ont volé votre enfance ?