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Mia madre

Selection Officielle
Mia madre

Nationalité : Italien
Genre : Drame
Durée : 1h42mn
Date de sortie : 23 décembre 2015
Réalisateur : Nanni Moretti
Acteurs principaux : Margherita Buy, Nanni Moretti, John Turturro

Margherita est une réalisatrice en plein tournage d’un film dont le rôle principal est tenu par un célèbre - et insupportable - acteur américain d’origine italienne.
À ses questionnements d’artiste engagée, se mêlent des angoisses d’ordre privé : sa mère est à l’hôpital, sa fille en pleine crise d’adolescence. 
Et son frère, quant à lui, se montre comme toujours irréprochable…
Margherita parviendra-t-elle à se sentir à la hauteur, dans son travail comme dans sa famille ?


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

C’est un film très personnel que le réalisateur a écrit juste après la mort de sa propre mère, comme pour exorciser ses angoisses. Qu’il ait projeté l’histoire sur une femme lui permet peut-être de prendre un peu de distance. Ce qui est étonnant dans ce film ce sont les fréquents changements de registre filmés sans transitions : la réalité de cette jeune réalisatrice, tiraillée entre le deuil de sa mère et ses problèmes relationnels avec sa fille adolescente et avec son ex-amant ; l’histoire du film qu’elle tourne, racontant l’occupation d’une usine par des ouvriers menacés de licenciement ; ce qui se passe entre les acteurs lors du tournage ; et finalement les états de conscience de la réalisatrice, entre souvenirs et angoisse du futur. Tout semble se mélanger, et c’est à travers cet imbroglio que le personnage – et avec lui le réalisateur et le spectateur - doit se frayer un chemin vers une meilleure compréhension des autres et de soi.


Le croisement de l’intimité familiale et des problèmes de société est à nouveau le sujet du dernier film d’un auteur dont la sensibilité et l’humour nous ont souvent captivé. L’histoire qu’il raconte ici est celle de Margherita, une réalisatrice qui véhicule sans doute les ambitions de l’auteur et qui, naturellement anxieuse, est déstabilisée de surcroît par l’accompagnement de sa mère mourante. Quel dommage que cette sensibilité aboutisse, soulignée par un arsenal de citations de ses aînés, à une mise en scène plate et mélodramatique des relations avec leur mère, de Margherita et de son frère Gionanni, incarné par Nanni Moretti lui-même ; et que cet humour fasse une si large place, à travers le burlesque forcé déployé par un mauvais acteur, aux bouffonneries les plus éculées du comique des années 60 qu’un Fellini ou un Risi sublimaient avec une toute autre élégance.