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La tierra y la sombra

Semaine de la Critique
La tierra y la sombra

Pays : Colombie
Genre : Drame
Durée : 1h37
Réalisateur : César Augusto Acevedo
Acteurs principaux : Haimer Leal, Hilda Ruiz, Edison Raigosa

Alfonso est un vieux paysan qui revient au pays pour se porter au chevet de son fils malade. Il retrouve son ancienne maison, où vivent encore celle qui fut sa femme, sa belle-fille et son petit-fils. Il découvre un paysage apocalyptique. Le foyer est cerné par d’immenses plantations de cannes à sucre dont l’exploitation provoque une pluie de cendres continue. 17 ans après avoir abandonné les siens, Alfonso va tenter de retrouver sa place et de sauver sa famille.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Premier plan : on voit Alfonso, le grand-père, avancer à pied sur une route bordée de cannes à sucre. Puis un gros camion arrive, Alfonso se met à l’abri entre deux rangées de cannes à sucre et il fait bien, car le camion soulève tant de poussière qu’il en étouffe la caméra. Cette poussière est au centre du film. Elle en recouvre les couleurs d’une fine couche de gris. Elle étouffe à petit feu le fils d’Alfonso. C’est pour l’entourer qu’Alfonso est revenu, lui qui avait fui jadis devant la destruction inexorable de son cadre de vie, abandonnant sa famille, alors que son épouse est restée, pour garder coûte que coûte son lopin de terre. Elle est réduite aujourd’hui à travailler dans la canne à sucre, avec sa belle-fille, travail d’homme, mal payé – s’il est payé. Les deux femmes se font virer d’ailleurs, pas assez efficaces, dit le contremaître. Le fils meurt, son épouse, leur fils et Alfonso partent, la grand-mère reste seule, enracinée ici tel le grand arbre devant la maison – mais l’humain n’est pas un arbre, il a des pieds ! Quelle tristesse !