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La tête haute

Hors Compétition
La tête haute

Nationalité : Français
Genre : Drame
Durée : 1h59
Date de sortie : 13 Mai 2015
Réalisateur : Emmanuelle Bercot
Acteurs principaux : Rod Paradot, Catherine Deneuve, Benoît Magimel

Le parcours éducatif de Malony, de six à dix-huit ans, qu’une juge des enfants et un éducateur tentent inlassablement de sauver.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Comme celui de Berlin, le festival de Cannes s’ouvre avec un film de femme, fresque documentée sur la réalité inquiétante des jeunes délinquants, qui retrace l’histoire d’un jeune violent entre 8 et 18 ans. Début et fin sont construits en miroir : après avoir été violemment abandonné par sa mère à Madame le juge, le petit Malony, devenu père à 18 ans, lui présente tendrement son bébé . Entre ces deux moments, la lutte acharnée de tout un système pour sauver ce jeune de sa propre souffrance.
Tous les personnages sont touchants de complexité : Rod Paradot, un acteur jusqu’ici non-professionnel incarnant à merveille la rage qui naît du manque d’un amour structurant ; la mère, femme-enfant un peu trash, merveilleusement campée par Sarah Forestier ; Catherine Deneuve en juge pour enfant, qui représente la « Loi », sur un mode très maternel ; Benoît Magimel en éducateur au passé difficile ; Diane Rouxel en petite-amie, garçonne tendre et sauvageonne ; La fin est optimiste malgré tout. : 95% des jeunes s’en sortent parce qu’ils ‘tombent’ amoureux, mais quel avenir pour ce jeune père à 18 ans ? Osons espérer qu’il apprendra à contrôler sa violence.


Il y a un côté positif dans ce film : c’est, à travers la fiction, le projet documentaire de montrer la fragilité des progrès d’un jeune délinquant dans le parcours de réhabilitation que lui propose la société, et la mission souvent impossible du juge et des éducateurs dans leurs efforts pour cadrer les enfants vivant dans une famille défaillante. Mais sur la relation ambivalente entre une mère immature et son adolescent, n’est pas Dolan qui veut ! Et que de violence répétitive tout au long du film, plombant la narration jusqu’à la rédemption de Malony par l’amour d’une jeune fille de 17 ans qu’il soustraira mélodramatiquement à un avortement prévu. Des dialogues assez conventionnels et pédagogiques entre Malony et une juge des enfants empêtrée dans sa familiarité avec l’éducateur du garçon, lui même ancien enfant difficile, jalonnent ce parcours désespérant et sans autre surprise qu’un happy end un peu laborieux démentant le climat général du film.