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Adieu au langage

Sélection officielle
Adieu au langage

Nationalité : Suisse
Genre : Drame
Durée : 1h10min
Date de sortie : 28 Mai 2014
Réalisateur : Jean-Luc Godard
Acteurs principaux : Héloïse Godet, Zoé Bruneau, Kamel Abdelli

"Le propos est simple. Une femme mariée et un homme libre se rencontrent. Ils s’aiment, se disputent, les coups pleuvent. Un chien erre entre ville et campagne. Les saisons passent. L’homme et la femme se retrouvent. Le chien se trouve entre eux. L’autre est dans l’un. L’un est dans l’autre. Et ce sont les trois personnes. L’ancien mari fait tout exploser. Un deuxième film commence. Le même que le premier. Et pourtant pas. De l’espèce humaine on passe à la métaphore. Ca finira par des aboiements. Et des cris de bébé."


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Un film de Jean-Luc Godard est toujours un événement. 4 ans après « Film Socialisme », c’est ici , il n’en fallait pas douter, un nouveau film expérimental, plus conceptuel encore, où la ligne narrative, si tant est qu’on puisse encore parler de narration, est totalement éclatée avec des récurrences et une succession désaccouplée d’images, de textes et de musiques qui sont autant d’hameçons jetés à un spectateur goguenard, interloqué ou complice selon son degré de familiarité avec le cinéaste. Il est difficile de parler de ce film après une vision unique et on souhaite le revoir à loisir à la table de lecture pour en détecter, au delà des indications sibyllines données par Godard lui-même sur l’écran, toutes les articulations. Des sons et des images restent cependant vives en mémoire : Roxy le chien de Godard ; les paysages suisses qui environnent le lieu de vie du cinéaste ; la forêt de couleurs reconstituées acides et criardes ; le majestueux bateau fellinien glissant sur le lac ; l’invocation au philosophe protestant Jacques Ellul ; tandis que de nombreux fragments de grands écrivains et de musiciens des XIXéme et XXème siècle interrogent notre culture. Ah oui, j’oubliais… Godard nous propose aussi de regarder ce film avec des lunettes 3D !