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Un château en Italie

Sélection Officielle
Compétition
Un château en Italie

Nationalité : Français, Italien
Genre : Comédie dramatique
Durée : 1h44min
Date de sortie : Inconnue
Réalisateur : Valeria Bruni Tedeschi
Acteurs principaux : Valeria Bruni Tedeschi, Louis Garrel, Filippo Timi

Une femme rencontre un homme. Ses rêves ressurgissent. C’est aussi l’histoire de son frère, malade, et de leur mère, d’un destin : celui d’une grande famille de la bourgeoisie industrielle italienne. L’histoire d’une famille qui se désagrège, d’un monde qui se termine, et d’un amour qui commence.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Voici un film ou l’on retrouve bien la petite musique propre à Valeria Bruni-Tedeschi. Une note mélancolique caractéristique, qui n’est pas de la tristesse, mais plutôt un composé subtil et complexe d’émotion, d’humour et de retenue. D’où provient-elle ? D’un sentiment intense du temps qui passe, d’abord. Louise, personnage central joué par la cinéaste elle-même, a comme plus grand désir d’avoir un enfant, mais elle a déjà 43 ans et vit seule. Mais aussi de la conscience aigüe d’un monde qui s’en va, de la fragilité des choses. Le château de famille devient une charge trop lourde, il a fallu restaurer le tableau de Brueghel, on n’a plus les moyens d’aider un artiste devenu alcoolique, ancien amant et ami de la famille (interprété par Xavier Beauvois). Et de plus, le frère, qui va se marier, est malade et va bientôt mourir. Il y a aussi le basculement de l’Italie à la France, où des éléments autobiographiques ont pu être transposés.

Mais une relation amoureuse est toujours possible, elle survient ici de manière imprévue, à la sortie d’un monastère, sous le visage de Nathan (Louis Garrel), désaccordée, car il est nettement plus jeune, pleine de quipropquos et de ruptures. C’est pourtant elle qui aura le dernier mot, puisqu’à la dernière image Louis Garrel disparu surgit de nouveau bondissant, et que tout redevient possible.

En musique on dirait sans doute que ce film est réalisé en mode mineur, tout en nostalgie et en délicatesse. On n’est pas loin de l’univers de Giorgio Bassani dans son grand roman « Le jardin des Fizzi Contini », et du merveilleux film qu’en avait tiré Vittorio de Sicca. Ce n’est pas un mince compliment.

Père Jacques le Fur