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The Major

Semaine de la Critique
The Major

Nationalité : Russie
Genre : Drame
Durée : 1h39
Sortie : prochainement
Réalisateur : Yury Bykov
Acteurs principaux : Denis Shevod, Irina Nizina, Ilya Isaev

Un jour d’hiver, Sergey Sobolev, un commandant de police locale, est en route vers l’hôpital où sa femme s’apprête à accoucher. Surexcité, il conduit trop vite et renverse un enfant qui meurt à la suite de l’accident. Le commandant a deux options : aller en prison ou cacher le crime. Sobolev décide alors de compromettre sa conscience et appelle un collègue pour l’aider. Mais l’affaire se complique et quand Sobolev change d’avis et décide de se racheter, il est déjà trop tard...


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Le capitaine de police Sergei Sobolev roulait trop vite. Il renverse et tue un gamin sous les yeux de sa mère. Sa première réaction est d’appeler à la rescousse deux collègues amis pour le tirer de ce mauvais pas en camouflant sa responsabilité - apparemment, cela s’est déjà pratiqué dans ce milieu. Mais il prend rapidement en horreur l’attitude et les méthodes de ses copains venus l’aider, et se battra désormais pour assumer sa faute contre son entourage policier incrédule puis scandalisé : désormais, eux qui se sont compromis dans son sauvetage sont menacés par ce comportement. La machine s’emballe, les meurtres s’empilent.

Le film est très bien réalisé. Les décors - campagne glacée et déserte sous la neige, couloirs aveugles des locaux policiers - et les plans serrés sur des acteurs compacts et fermés annoncent les calculs sans humanité des protagonistes. La violence omniprésente dans les têtes, les gestes, les armes, est traitée sans aucun voyeurisme. Le rythme ne se relâche pas un instant.

Avec une sévérité démonstrative, c’est donc le pas de côté qui est mis en scène ici, et la difficulté du retour dans le droit chemin. Parce que si Sergei a consciemment choisi d’affronter la sanction administrative et judiciaire, aux conséquences certainement dramatiques sur son existence, il découvre aussi qu’il s’est mis au ban du réseau d’amitiés et de solidarité (quoiqu’on pense de ses fondements) qui formait son milieu de vie.