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Omar

Un Certain Regard
Omar

Nationalité :Palestinien
Genre : Drame
Durée : 1h37min
Date de sortie : 9 Octobre 2013
Réalisateur : Hany Abu-Assad
Acteurs principaux : Leem Lubany, Waleed Zuaiter, Adam Bakri

En Palestine occupée, trois amis d’enfance et une jeune femme se déchirent au cours de leur combat pour la liberté…


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Ce film bien réalisé et très prenant nous vient d’un cinéaste palestinien, qui nous fait vivre le drame vécu par son peuple. On rejoint trois amis d’enfance, Tarek, Omar et Amjad, tous trois engagés dans la résistance militaire contre l’occupation israélienne, les deux derniers amoureux fou de la sœur du premier, Nadia. Le récit va mêler ces deux dimensions : les relations amoureuses de ces jeunes, leur lutte contre l’occupant israélien. Humiliations, fuites éperdues, séjour en prison et tortures, offre de collaboration avec l’armée d’occupation pour sauver sa peau, deviennent le quotidien d’Omar. Tout cela, présenté avec intensité, fait bien entrevoir la profondeur du drame palestinien.

On peut pourtant relever deux limites de ce film. Cet affrontement tragique et sans issue entre Israéliens et Palestiniens a déjà été évoqué souvent au cinéma, tant par des auteurs israéliens que palestiniens. Et la complexe histoire d’amour qui y joue un très grand rôle fait un peu basculer le film vers le romantisme.


Merci à la (toujours) remarquable sélection d’Un Certain Regard, qui nous permet de découvrir le film du Palestinien Hany Abu-Assad. Malgré les conditions financières et techniques qu’on imagine difficiles, le cinéaste tourne des films, celui-ci est son quatrième long-métrage. Omar saute le mur de séparation, mur de sécurité mais aussi symbole de l’échec d’Israël d’initier des solutions courageuses pour installer la paix dans ce pays. Le mur est dressé entre Omar et sa bien-aimée, il l’escalade allègrement au péril de sa vie, mais il est aussi l’image de murs plus sournois et insurmontables entre les protagonistes. L’intrigue est très bien menée, elle met en évidence la fragilité des êtres tant du côté palestinien (un traître se cache dans le petit groupe des activistes palestiniens) que du côté israélien (le chef de la sécurité fait confiance à ses méthodes pour amener Omar à collaborer). Film politico-policier, il ne tombe jamais dans le manichéisme. Il montre la curieuse et difficile coexistence de deux peuples qui vivent dans la peur de l’autre, mais pourraient peut être finir par se comprendre (?). Le coup de feu final est un cri de désespoir, un retour à la case départ.

Père Jacques le Fur