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Los Dueños

Semaine de la critique
Los dueños

Nationalité : Argentin
Genre : Divers
Durée : 1h35
Date de sortie : 20 mai 2013
Réalisateur : Agustín Toscano & Ezequiel Radusky
Acteurs principaux : Rosario Blefari, Germán De Silva, Sergio Prina, Cynthia Avellaneda, Liliana Juárez

Sergio et sa famille travaillent dans un domaine du nord de l’Argentine. Quand les propriétaires sont absents, ils s’installent dans la maison principale et s’amusent à les imiter. Pia, la fille aînée du propriétaire, arrive à la maison, souhaitant y passer quelques jours avant le mariage de son père...


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

"Les propriétaires". Le thème des serviteurs contre les maîtres est traité ici avec une originalité qui lui donne, en fin de compte, une valeur fortement symbolique. Dans la demeure patricienne que ses propriétaires n’habitent que pour de brefs passages, les employés - Alicia qui tient la maison, Sergio son fils homme à tout faire, et le vieux Ruben qui conduit le tracteur - poussent la porte et s’installent dès que les patrons ont franchi le portail de sortie. Le bruit annonciateur du retour des maîtres, toujours inopiné, provoque chaque fois un remue-ménage précipité et humiliant pour tout remettre en place, effacer les traces, et s’esquiver par derrière avant que ne s’ouvre la porte principale.

Cette fièvre de substitution se satisfait de peu : dormir sur de bons lits, visionner des films sur l’écran video, manipuler de beaux fusils, inviter des amies pour une partie de cartes... mais cette modeste revanche de classe, formulée le plus explicitement par Ruben, est pour eux d’une grande importance : ainsi, lorsque le hasard les rend témoins d’une scène interdite entre membres de la famille propriétaire, c’est contre la clé du paradis bourgeois (qui leur avait été retirée) que Ruben négocie son silence.

Le film aurait pu exploiter davantage la beauté de la campagne de Tucuman et de l’immense hacienda avec ses chevaux, ses troupeaux, ses bois... dont on a quelques aperçus frustrants. Il se répand au contraire dans un tableau des possédants et des relations entre eux qui dépeint, mais très sommairement, des jouisseurs sans autre intérêt apparent pour l’existence, et occupe une bonne partie du temps de la projection.