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Le passé

Sélection Officielle
Compétition officielle
Le Passé (English Corner)

Nationalité : Français
Genre : Drame
Durée : 2h10min
Date de sortie : 15 Mai 2013
Réalisateur : Asghar Farhadi
Acteurs principaux : Bérénice Bejo, Tahar Rahim, Ali Mosaffa

Après quatre années de séparation, Ahmad arrive à Paris depuis Téhéran, à la demande de Marie, son épouse française, pour procéder aux formalités de leur divorce. Lors de son bref séjour, Ahmad découvre la relation conflictuelle que Marie entretient avec sa fille, Lucie. Les efforts d’Ahmad pour tenter d’améliorer cette relation lèveront le voile sur un secret du passé.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Le Passé is another triumph for writer/director Asghar Farhadi. His last film at Cannes, A Separation (2011), opened to acclaim and went on to win the Palm d’Or and later the Oscar for Best Foreign Language Film. That film examined in painful and thrilling detail the dissolution of a marriage in modern Iran, along with the human and societal pressures surrounding such an event.

With Le Passé (The Past), Farhadi again returns to the subject of an Iranian family breaking apart, but this time within a completely different context. The film’s main characters, Ahmed and Marie, have both lived in Paris and adopted a Western, secular view of marriage and divorce along with all its complications and dramas. Ahmed was not Marie’s first husband. He took in her children from a first marriage and obviously loves them. When he returns from Iran to finalize the divorce and discovers Marie now lives with new man, he resolves to be an adult and to help everyone move forward. But moving forward proves difficult, especially amidst such a modern tangle of individual lives and relationships. Like A Separation, Le Passé is a drama that feel like a thriller, with problems stacking on top of problems. The audience leans forward, caught up in the tension of good people making flawed decisions for complicated reasons.

Regardless of cultural context, neither A Separation nor Le Passé offer easy answers for divorce. Farhadi presents decent people that indeed probably should break up, but he isn’t blind to the heartbreaking problems that follow. Indeed, based of these two remarkable films, Farhdi understands full well how the past haunts every separation.


Voici, de toute évidence, un très grand film. En venant tourner en France, le cinéaste iranien Ashgar Fahradi, connu par le succès de son film précédent, « Une séparation », mais déjà estimé des cinéphiles dès ses premières œuvres, comme « La fête du feu » (2006), n’a rien perdu de son talent, au contraire : il livre ici un film d’une portée plus grande encore.
Car c’est toute la complexité des relations humaines, dans leur diversité, qu’il explore ici : une femme (Bérénice Béjo, révélée dans « The Artist ») a eu trois hommes dans sa vie, elle a une fille adolescente de son premier mari, elle prépare son divorce avec le second, qui revient d’Iran pour cela, elle est enceinte du troisième (Tahar Rahim). Celui-ci est lui-même marié et a un petit garçon, mais sa femme est depuis huit mois dans le coma. Trois enfants se trouvent pris dans ce maelstrom de situations et de sentiments L’auteur évite complètement le risque du mélodrame, grâce à la vérité et l’acuité psychologique de chaque situation.
C’est donc un film où l’on aborde à la fois les relations homme-femme, l’amour, l’abandon, la jalousie ; l’adolescence et son caractère fiévreux et énigmatique (déjà présente dans le film de la veille, « Jeune et jolie ») ; les relations parents enfants ; la dépression, la tentative de suicide, le rôle nouveau et non maîtrisé des échanges par internet. On est plongé dans notre société telle qu’elle est et en même temps c’est ce qu’il y a d’éternel dans la nature humaine, l’amour, les sentiments, la fragilité, qui est présenté. Et tout cela, avec une maîtrise qui ne se dément jamais, au fil d’une intrigue très élaborée, dans une intensité des dialogues qui fait parfois penser à Dostoïevski. Une très grande œuvre, qui honore le cinéma et confirme combien il reste un art vivant.