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Le joli mai

Cannes Classics
Le joli mai

Nationalité : Français
Genre : Documentaire
Durée : 2h16min
Date de sortie : 29 Mai 2013
Réalisateur : Chris Marker
Acteurs principaux : Yves Montand, Chris Marker, Simone Signoret

Paris, mai 1962. La guerre d’Algérie vient de s’achever avec les accords d’Evian. En ce premier mois de paix depuis sept ans, que font, à quoi pensent les Parisiens ? Chacun témoigne à sa manière de ses angoisses, ses bonheurs, ses espoirs. Peu à peu, se dessine un portrait pris sur le vif de la France à l’aube des années 60.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

C’est la restauration magique de ce film mythique, un véritable film-monde ! Ces images du mois de mai 1962 à Paris, qui voit revenir la paix après 7 ans de guerre d’Algérie, font alterner les entretiens de trois journalistes-enquêteurs avec le peuple de Paris et un commentaire merveilleusement travaillé par Chris Marker et Catherine Varlin que la voix vibrante d’ Yves Montand nimbe de lyrisme et d’une chaude amitié qui rappelle l’atmosphère du front populaire. A quoi pensent les parisiens ? Qu’est-ce qui mobilise leur énergie ? Quelle place tiennent dans leur vie la politique, l’argent, l’amour, l’organisation sociale et familiale, la religion ? La photographie d’Etienne Becker et la musique de Michel Legrand exaltent les paysages tour à tour clairs et brumeux de Paris et les visages expressifs, authentiques et touchants des femmes, des hommes et des enfants rencontrés. Les échanges entre les investigateurs et les artisans, les ouvriers, les commerçants, les retraités, les jeunes gens sont d’une richesse intellectuelle et émotionnelle exceptionnelle. Certaines séquences sont inoubliables : l’entretien avec le marchand de complets veston, ou le jeune couple amoureux depuis le collège ; le choral animé en pleine rue des boursicoteurs ; ou, plus encore, le dialogue avec le prêtre ouvrier qui a choisi la militance syndicale sans plus de référence à Dieu. Il sourd de ces entretiens comme du texte lu par Montand une tendresse des auteurs pour leurs frères humains à qui ils permettent d’exprimer leur colère, leur amertume, mais aussi leur courage devant les conditions de vie qui leur sont faites, sans se priver de provoquer parfois avec humour et avec tact, leur réflexion sur les implications personnelles des situations politiques.