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Jeune et jolie

Sélection Officielle
Jeune et jolie

Nationalité : Français
Genre : Drame
Durée : 1h30min
Date de sortie : 21 Août 2013
Réalisateur : François Ozon
Acteurs principaux : Marine Vacth, Charlotte Rampling, Frédéric Pierrot

Le portrait d’une jeune fille de 17 ans en 4 saisons et 4 chansons.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Le réalisateur nous propose "un portrait d’une jeune fille de 17 ans en quatre saisons et quatre chansons". Et l’actrice a l’extraordinaire chance de commencer une carrière (?) avec un des réalisateurs français les plus prolixes (pensez 1 film par an depuis 1997, soit donc 15 films). Mannequin, Marine Vatch, 20 ans dans la vie, Isabelle dans le film,va ainsi apparaître dans presque tous les plans du film. On commence par une image de voyeur : son jeune frère l’observe à la jumelle, elle est allongée sur une plage, en maillot mini, puis à moitié nue. Sa première expérience sexuelle se passe en été (elle semble meurtrie), ellipse...Nous sommes en automne. Elle se prostitue dans des hôtels de luxe avec des hommes mûrs. Pourquoi ? elle n’a pas besoin d’argent, ses parents vivent, dans un milieu aisé. Désarroi existentiel ? rapport à la mère conflictuel ? manque de père ? (sa mère est divorcée remariée). Un mystère plane sur cette fille, qui fait soi-disant des études à la Sorbonne. En hiver, arrive la tuile : un de ses clients favoris meurt d’une crise cardiaque lors d’une étreinte un peu trop forte pour lui. Sa mère est désemparée, choisit un psy (futur client ? on craint le pire), mais lui pardonne ses mensonges. La vie repart, le printemps arrive. Au fait j’oubliais de dire que dans ce film ultra soft, l’hypothèse de l’influence de la nocivité des sites porno d’Internet sur la jeunesse est indirectement évoquée...
On peut se demander ce que le réalisateur a voulu dire, avec un film sans consistance et sans portée. La succession des plans sur des jeunes gens qui débitent, devant la caméra, des textes sur l’amour, le désir etc. frisent le procédé ridicule. Est ce le portrait de la jeunesse français d’aujourd’hui ?...encore un faux semblant qui rend ce film inutile.


Ne pas avoir peur de regarder la réalité en face, voilà la plus grande qualité du nouveau film de François Ozon. Le cinéaste a voulu cette fois s’attacher à l’adolescence, à cette période si complexe où une personnalité est en pleine recherche d’elle-même : plus du tout un enfant, pas encore pleinement un adulte. Ce qui a été vrai de tout temps est plus vrai que jamais aujourd’hui : car nous sommes dans un monde où les modèles sociaux traditionnels ne fonctionnent plus, où l’accent est mis très tôt sur la liberté et la découverte de soi, où les références familiales sont mises en cause par toutes sortes d’autres influences.
François Ozon ne dit nullement que toutes les adolescentes de 17 ans vivent et réagissent comme Isabelle dans ce récit, réparti sur quatre saisons.. Mais il souligne, deuxième grande force du film, que le comportement de tout personne, et particulièrement durant cette mutation de l’adolescence, a quelque chose d’énigmatique, pour ses parents, mais aussi pour tous les autres. Il n’essaie pas d’expliquer, ni de juger, il regarde, il accompagne, tout en finesse. Et il est servi par d’excellents acteurs, qui sonnent juste, bien sûr la « jeune et jolie » Marina Vacth, mais aussi Frédéric Pierrot dans le rôle du beau-père.
L’ensemble donne donc un très bon film, auquel de plus les chansons de Françoise Hardy, qui ponctuent chaque saison, ajoutent une note poétique et mélancolique.