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Heli

Sélection Officielle
Compétition officielle
Heli

Nationalité : Mexicain
Genre : Drame
Durée : 1h45min
Date de sortie : Prochainement
Réalisateur : Amat Escalante
Acteurs principaux : Armando Estrada, Linda González Hernández, Andrea Jazmín Vergara

La vie des habitants de Guanajuato, au Mexique. Heli est confronté à la corruption de la police, aux trafics de drogues, à l’exploitation de la prostitution, à l’amour, à la vengeance, dans sa quête pour retrouver son père qui a mystérieusement disparu...


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Bruit métallique lancinant et premier plan effarant conditionnent notre approche : le pied sur un visage bâillonné près duquel reposent deux chevilles ensanglantées, un individu s’apprête à pendre l’un de ces deux corps à l’arc d’un pont, pantalon baissé.

Sur fond de paysages désertiques, et de décors austères c’est la vie d’une famille victime du régime politique mexicain qui est déclinée. Elle sera rythmée par les battements de cœur de la plus jeune des enfants qui s’amourache d’un soldat/policier entraîné à des « techniques spéciales » dit-il. La corruption est exposée sans fards, la torture aussi et un « vous allez connaître l’enfer », lancé à l’un des suppliciés vous indique ce qui s’ensuivra. Le parti pris quelque peu outré de la mise en scène de la violence a mis à mal quelques cinéphiles qui n’ont pas attendu la fin. Mais la jeune fille enlevée, meurtrie, victime de sévices -que l’on nous autorise cette fois à imaginer- revient dans sa famille et l’épilogue nous indique que la vie reprendra un cours plus calme malgré ces épisodes sanglants.


Ce jeune cinéaste mexicain, qui avait attiré l’attention des cinéphiles par ses films précédents, continue l’exploration de son pays, soumis à l’influence des gangs de narco-trafiquants, auxquels fait face une police corrompue. Il s’attache cette fois à une famille très pauvre, le père, le fils, sa femme et son bébé, et la petite sœur de 12 ans. Celle-ci est déjà amoureuse d’un jeune apprenti policier de 17 ans, tous deux rêvent de se marier, et lui fait des bêtises, en volant des sacs de cocaïne à des truands, ce qui va leur coûter très cher. Une violence sans retenue se déchaîne, que l’auteur n’hésite pas à montrer longuement.

On peut donc faire deux critiques à ce film : trop s’attacher à montrer la violence, sans doute pour souligner combien elle est devenue partie constitutive de la vie quotidienne, lorsqu’on voit des jeunes inoccupés traînant dans un café devenir participants d’une scène de torture effrayante. Mais la violence au cinéma, il faut savoir la suggérer sans l’étaler. Deuxième critique : le choix d’une mise en scène minimaliste, comme faite par un observateur clinique et détaché, souligne sans doute la banalité de ces vies ordinaires, l’aspect désertique de ces grands espaces, mais empêche le spectateur de rejoindre vraiment le destin de ces pauvres êtres. On est loin de l’intensité du cinéma des frères Dardenne.