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Behind the candelabra

Sélection Officielle
Compétition officielle
Behind the Candelabra (English Corner)

Nationalité : Américain
Genre : Drame
Durée : 1h58min
Date de sortie : Prochainement
Réalisateur : Steven Soderbergh
Acteurs principaux : Michael Douglas, Matt Damon, Dan Aykroyd

Avant Elvis, Elton John et Madonna, il y a eu Liberace : pianiste virtuose, artiste exubérant, bête de scène et des plateaux télévisés. Liberace affectionnait la démesure et cultivait l’excès, sur scène et hors scène. Un jour de l’été 1977, le bel et jeune Scott Thorson pénétra dans sa loge et, malgré la différence d’âge et de milieu social, les deux hommes entamèrent une liaison secrète qui allait durer cinq ans. ’Ma Vie avec Liberace’ narre les coulisses de cette relation orageuse, de leur rencontre au Las Vegas Hilton à leur douloureuse rupture publique.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

It’s 1977 and Ted (Scott Bakula) takes his lover Scott (Matt Damon) to a Liberace concert in Las Vegas. Liberace (Michael Douglas) is overflowing with his cheerful flamboyance and kitschy spectacle, and the audience of mostly older women drink it up. Scott says he can’t believe that this audience would love something “so gay,” but Ted replies, “Oh, they have no idea Liberace is gay.”

Liberace stands as a testament to humanity’s enduring ability to find sand and stick its head in. That most Americans willfully ignored his obvious sexual identity is one of the fascinating details of Steven Soderbergh’s latest (and possibily last ?) film Behind the Candelabra. Unfortunately, the film’s plot is much less fascinating.

As a classic showbiz tale of a beautiful innocent seduced by a wealthy performer and the high life, Behind the Candelabra offers nothing new to contemplate, except the fact that the main characters are gay. The film greatly entertains in the moment and does not lack for technical excellence—Steven Soderbergh applies his usual cold mastery to the direction, the set designers perfectly recreate the era and Liberace’s unique world, and Damon and Douglas give career high performances. But with so much talent on hand and such great subject matter to explore, the filmmakers should have aimed for more.


Que le biopic prenne la fonction de l’hagiographie d’antan devient particulièrement visible dans ce film de Soderbergh par l’usage abondant et explicite de références religieuses.

Depuis l’image de la mère adorée qui trône, entourée de lumières, comme une icône sur ce qui ressemble à un autel, jusqu’à la vision de Scott d’un Lee assomptionnel entouré d’anges aux larges ailes blanches, les parallèles manquent pas : l’artiste-idole, l’inspiration de l’artiste comme celle du prophète, l’attrait qu’il exerce sur ceux qui l’approchent, les « miracles » qu’il produit et l’obéissance qu’il requiert… Lee a même une vision d’un être surnaturel lui annonçant sa guérison et il pense tenir son don de Dieu en personne. Dans cette optique on peut aller jusqu’à voir dans Lee sur son lit de mort une figure du Christ souffrant.

La religion sous-jacente est celle de la quête de bonheur, de plaisir, mais aussi d’amour en guise de salut ; le « kitsch palatial » assumé de Lee fait fonction d’art sacré.

Le fait que le réalisateur ait poussé très loin son souci d’authenticité fait de cette œuvre un témoignage particulièrement intéressant sur les valeurs de notre monde.
Le besoin de briller pour se sentir exister se reflète dans la surabondance de strass, non sans une lucidité souvent teintée d’humour, comme dans des milliers de miroirs d’un moi objet de tous les cultes. Mais l’incapacité de s’inscrire dans une relation durable, celle aussi d’assumer son homosexualité aux yeux du monde, font de cet homme un être seul – ce qui le rapproche encore un peu plus du héros religieux, même si c’est sur des valeurs opposées.

Comme si les « saints » d’aujourd’hui devaient être fondamentalement seuls, de cette solitude particulière qui s’éprouve au milieu de la foule.