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Tian zhu ding

Sélection Officielle
Compétition officielle
A Touch of Sin

Nationalité : Chinois
Genre : Drame
Durée : 2h15min
Date de sortie : Prochainement
Réalisateur : Jia Zhangke
Acteurs principaux : Wu Jiang, Wang Baoqiang, Zhao Tao

Un film en quatre histoires au coeur de la Chine d’aujourd’hui, des nouvelles métropoles aux zones plus rurales du pays.

Dahai, mineur exaspéré par la corruption des dirigeants de son village, décide de passer à l’action. San’er, un travailleur migrant, découvre les infinies possibilités offertes par son arme à feu. Xiao Yu, hôtesse d’accueil dans un sauna, est poussée à bout par le harcèlement d’un riche client. Xiao Hui passe d’un travail à un autre dans des conditions de plus en plus dégradantes. Quatre personnages, quatre provinces, un seul et même reflet de la Chine contemporaine : celui d’une société au développement économique brutal peu à peu gangrenée par la violence.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Jia Zhangke s’était déjà fait reconnaître comme un des plus grands cinéastes chinois par ses films précédents, proches du documentaire, « Still life » (2006) puis « 24 City » (2008) et « I wish, I knew » (2010). Il continue son exploration de la Chine, prise dans une évolution frénétique, en suivant ici quatre personnages, vivant des situations bien différentes, mais à travers lesquels, comme dans un kaléidoscope, on entrevoit bien les aspects contrastés de la Chine.

Partout une évolution technique effrénée, des buildings comme lignes d’horizon, des usines faisant appel à des milliers de travailleurs, des hommes d’affaire qui deviennent milliardaires, un style de vie, un clinquant, qui n’ont rien à envier aux sociétés occidentales les plus avancées. Et à côté, des zones de pauvreté dont on n’a plus idée, des travailleurs exploités, une violence, une corruption, une dégradation des relations partout présentes.

La force du film, d’une maîtrise éblouissante, est de suivre avec attention quatre personnes, semblables à tant d’autres, comme révélatrices d’une société. A chaque fois, leur destin leur fait rencontrer la violence. Jia Zhangke confirme son très grand talent : il donne à chacun une humanité, un désir de s’en sortir, un courage et une vitalité impressionnante, une part de mystère aussi : il garde une grande retenue, laissant le spectateur s’interroger et réfléchir. Une très grande œuvre.

Père Jacques le Fur