Pays : Autriche
Genre : Drame
Durée : 2h
Date de sortie :Prochainement
Acteurs principaux : Maria Hofstätter, Margarete Tiesel, Inge Maux
Réalisateur : Ulrich Seidl
Trois femmes autrichiennes en quête d’épanouissement : la première part au Kenya pour y effectuer du tourisme sexuel, la seconde n’a que Dieu comme seul amour, la troisième souffre de surpoids et perd sa virginité dans un centre de thalassothérapie.
(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)
18 mai 2012
Il ne faut pas avoir peur d’évoquer ce qui va mal dans le monde. Beaucoup de films s’y emploient, y compris dans ce Festival. Le cinéaste autrichien Ulrich Seidl, un homme révolté depuis une éducation catholique ressentie comme un carcan étouffant, en a fait sa spécialité. Il dénonce ici une nouvelle forme d’exploitation de l’Afrique par les Occidentaux, avatar du colonialisme : le tourisme sexuel. De riches Européennes, rendues obèses par le style de vie occidental, viennent chercher au Kenya non seulement des paysages magnifiques, mais surtout des aventures avec de jeunes Africains prêts à tout pour gagner de l’argent. Personne n’est épargné, des scènes très crues heurteront violemment certains spectateurs. Le personnage principal, Teresa, une grosse dondon autrichienne, par ailleurs généreuse dans son travail à Vienne et qui se croit bonne mère de famille, est encore la plus attachante, par l’effrayante solitude qui l’emprisonne et sa soif de trouver un peu de tendresse. Ulrich Seidl évite peut-être la complaisance, il sait filmer et raconter une histoire, mais reste trop systématique dans son désir de dénoncer et de choquer. Il gagnerait à méditer la phrase d’un de ses prédécesseurs, qui n’a jamais hésité pourtant à taper fort : « Détruire est facile, mais construire ! » (Nietzsche).
