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Müll im Garten Eden

Séances spéciales
Müll im Garten Eden

Pays : Allemagne
Genre : Documentaire
Durée : 1h38min
Réalisateur : Fatih Akin

En 2006, Fatih Akin tourne la scène finale de son film "De l’autre côté" à Camburnu, village natal de ses grands-parents au nord-est de la Turquie. Il entend alors parler d’une catastrophe écologique qui menace le village : un projet de décharge construit dans un mépris total de l’environnement et contre lequel s’élèvent le maire et les habitants. Il décide de lutter avec ses propres moyens. Pendant plus de cinq ans, il filme le combat du petit village contre les puissantes institutions et témoigne des catastrophes inéluctables qui frappent le paradis perdu.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Une décharge à ciel ouvert au cœur d’un petit paradis près de Trabzon, construite malgré les protestations des habitants, leur maire en tête. Absurdités, mensonges par omission caractérisent l’attitude des autorités et de l’entreprise gérant la décharge. Les nuisances sont bel et bien là, les jardins de thé, les rivières, la mer sont pollués et les habitants restent impuissants malgré leur colère et leur mobilisation. Fatih Akin parvient à maintenir l’intérêt bien que la situation paraisse, hélas, figée d’avance : la décharge continue à être utilisée et de nombreux habitants se résolvent à partir. Pour cela le montage alterne des paysages splendides, encore paradisiaques ou déjà dévastés, des scènes captées sur le vif et plusieurs interviews. Ce documentaire engagé revêt une forme classique et pourtant Akin affirme que c’est l’un de ses films les plus personnels. Il tente l’impartialité... Cependant les promoteurs de la décharge sont souvent montrés en flagrant délit de mauvaise foi, le maire paraît raisonnable et la dignité des habitants face au gâchis est mise en valeur. Telles que les choses sont présentées, il est bien difficile de ne pas prendre parti... mais pourquoi cela ne correspondrait-il pas à la réalité ? On se heurte là aux limites du genre.