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Mekong Hotel

Séances Spéciales
Mekong Hotel

Nationalité : Thaïlandais
Genre : Documentaire
Durée : 1h01min
Date de sortie : prochainement
Acteurs principaux : Tilda Swinton
Réalisateur : Apichatpong Weerasethakul

Un documentaire expérimental sur le fleuve Mékong, lorsqu’il longe la frontière entre la Thaïlande et le Laos.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

On retrouve, dans ce film d’une heure , l’univers cinématographique de Apichatpong Weerasethakul, que l’on a découvert avec Uncle Boonmee, Palme d’Or en 2010 : très longs plans fixes, cadrages subtils, mélange de la réalité et de la fiction, dialogue entre des vivants et des morts.
Les terrasses et les chambres de l’hôtel Mékong sont le théâtre de dialogues entre un jeune homme et une jeune femme, anciens amoureux, et le fantôme de la mère de la jeune femme : évocation de souvenirs personnels mais aussi d’événements historiques, de la guerre avec le Vietnam des années 70 et l’afflux des réfugiés laotiens, aux inondations qui ont très récemment frappé la Thaïlande.
Le Mékong, qui coule au pied de l’hôtel, est très présent dans le film, en arrière-plan presque immobile des longs plans fixes. Argenté au début du film, plus coloré avec le soleil couchant, il coule majestueusement, métaphore du temps qui passe, charriant un tronc d’arbre qui traverse lentement l’écran, ou portant, dans le très long plan final, des jet-surfs dont les trajectoires s’entrecroisent, symboles peut-être des destins des personnages.
Un film original, dont la lenteur et l’étrangeté de certaines scènes peuvent dérouter mais qui incite à la méditation.


Une soixantaine de plans fixes distribués sur une heure de temps, nous ne sommes pas chez Tarantino... Ni chez nous d’ailleurs, tant ces âmes errantes, ces fantômes amateurs de tripes, cette fusion entre l’ici et l’au-delà, passé, présent et futur sont loin de nos habitudes occidentales. Le plan initial d’un joueur de guitare se prolongera en accompagnement musical tout au long du film qui se termine sur les dessins éphémères tracés par des jets-skis sur la surface du Mékong doré dans le jour finissant. Ces tableaux sont raccrochés à l’actualité récente (inondations de Bangkok) ou passée (réfugiés laotiens des guerres vietnamiennes) jusqu’à ce que la coupure du son sur un discours continué montre l’insignifiance de ce rappel au temps... Une parenthèse.