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J’enrage de son absence

Semaine de la Critique
J'enrage de son absence

Pays : France, Luxembourg, Belgique
Genre : Drame
Durée : 1h38min
Acteurs principaux : William Hurt, Alexandra Lamy, Augustin Legrand
Réalisateur : Sandrine Bonnaire

Après dix ans d’absence, Jacques ressurgit dans la vie de Mado, aujourd’hui mariée et mère de Paul, un garçon de sept ans. La relation de l’ancien couple est entachée du deuil d’un enfant. Alors que Mado a refait sa vie, Jacques en paraît incapable et lorsqu’il rencontre Paul, c’est un choc. La complicité de plus en plus marquée entre Jacques et Paul finit par déranger Mado qui leur interdit de se revoir. Mais Jacques ne compte pas en rester là...


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Quelque chose ne fonctionne pas. Un ressort est brisé dans la vie de Jacques, enfermé dans sa douleur depuis le décès de son enfant, comme dans un cercueil de verre – magnifique image au début du film.
Quelque chose ne fonctionne pas non plus dans ce film qui peine à convaincre que Jacques ait pu être, avant l’accident, un homme pleinement heureux, mari aimant et père heureux.
Est-ce la contradiction entre la rage annoncée par le titre du film et l’atonie du personnage incarné par W. Hurt, de plus en plus fantomatique ? Est-ce la volonté louable de la réalisatrice d’éviter le pathos, d’ancrer une histoire peu habituelle dans le quotidien de la banlieue et le prosaïque d’une succession à régler ? Après un début prometteur, tout en retenue, le scénario patine. Le malaise grandit au fur et à mesure que la gentillesse de Jacques devient dangereuse : elle masque son désir d’aspirer dans son malheur son ancienne femme et, surtout, le nouvel enfant de celle-ci.
On ne peut rester sourd au cri de souffrance qu’est ce film. Mais son poids est tel que, peu à peu, il écrase aussi le spectateur.