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Después de Lucia

Despuès de Lucia

Pays : Film mexicain, français
Genre : Drame familiale
Durée : 1h33
Date de sortie : prochainement
Avec Tessa Norvind, Gonzalo Vega Jr, Tamara Yazbek
Réalisé par Michel Franco

Lucia est morte dans un accident de voiture il y a six mois ; depuis, son mari Roberto, et sa fille Alejandra, tentent de surmonter ce deuil. Afin de prendre un nouveau départ, Roberto décide de s’installer à Mexico. Alejandra se retrouve, nouvelle, dans une classe. Plus jolie, plus brillante, elle est rapidement la cible d’envie et de jalousie de la part de ses camarades. Refusant d’en parler à son père, elle devient une proie, un bouc émissaire.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Où est donc l’intérêt de ce film, deuxième long-métrage du jeune réalisateur mexicain ? s’agit-il de dénoncer la faiblesse du système éducatif mexicain, ou de l’incroyable laxisme des parents et plus généralement du monde des adultes ? Alejandra est un cas psychologique, c’est la victime idéale des persécuteurs de tous bords, et il y en a suffisamment dans ce collège huppé de Mexico. Plus passive que Alejandra semble une rareté. Il est vrai qu’elle a des circonstances atténuantes : mère décédée (la Lucia du titre), père déboussolé et dépressif - d’accord ! Un certain suspense est maintenu, le spectateur se demande ce qu’il va se passer, alors que brimades, beuveries et viols collectifs s’étalent devant nous. On ne s’endort donc pas dans cette histoire morne, plate, sans réel intérêt. Il y a comme une démonstration littérale et abusive de la réalité mexicaine ! Qu’en est-il réellement ? Même la fin spectaculaire et terrible a quelque chose de faux, comme si le cinéaste se tournait vers nous en disant : "vous voyez où tout cela conduit !". Il est permis de souhaiter des films témoignant de plus de conviction et surtout de plus d’espérance.


Une femme est morte dans un accident de voiture. Son mari et sa fille en sont profondément ébranlés. Tandis que le père cherche à construire une nouvelle vie autour de sa fille, celle-ci devient le souffre-douleur de sa nouvelle école où elle n’a pas su trouver de nouveaux repères. La cruauté des élèves est abasourdissante, le manque de compréhension des adultes en est presque compréhensible tant ces agissements dépassent l’entendement. Alexandra veut cacher ces faits douloureux à son père qu’elle sent fragile, mais c’est trop lourd à porter pour elle et elle s’enfuit. Son père apprend alors ce qui se passe, mais comme la fille n’a pas été retrouvée, il la croit morte et devant l’incapacité de la police à sévir contre des mineurs, il décide de se venger.

Le début du film est un peu lent, on peine à entrer dans l’histoire, mais il faut du temps pour construire le cadre de drame qui va se nouer. Dès qu’on en perçoit les enjeux, tout devient au contraire très intense. La fin est inattendue. Elle peut choquer. Mais qu’un père, déjà brisé par la mort de sa femme, et qui apprend les horreurs qu’on a faites à sa fille, puisse perdre la mesure me paraît tout à fait plausible. Un film qui fait réfléchir sur la protection que nous devons à nos jeunes.