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After the curfew

After the curfew

Nationalité : Indonésien
Genre : Thriller
Durée : 1h01min
Date de sortie : prochainement
Acteurs principaux :A.N. ALCAFF, Netty HERAWATY, R.D. ISMAIL
Réalisateur : Usmar ISMAIL

Le film, écrit par le poète Asrul Sani et réalisé par Usmair Ismail, est reconnu comme un grand classique du cinéma indonésien. Le film est un thriller qui se déroule durant les mois qui suivent l’indépendance de l’Indonésie. Iskandar, un étudiant en médecine vétéran de guerre, se retrouve déçu par sa vie civile succesive à la guerre. Il se sent trahi par la corruption et la médiocrité de la politique environante. Iskandar finira par devoir fuir les autorités, dans une ville encore sous le couvre-feu post-révolutionaire


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

1954 - 2012 : l’Indonésie de l’époque et son cinéma revivent aujourd’hui grâce à la Cinéfondation qui restaure les copies avec passion.
Ce long métrage illustre un moment crucial du conflit dans l’histoire de l’Indonésie, c’est à dire après une révolution républicaine qui a duré quatre
ans afin de mettre fin à l’occupation hollandaise.
Il met en exergue, bien sûr, les drames qu’engendre toute guerre, mais plus particulièrement la désillusion, puis la colère, devant une société que l’on a rêvée, voire idéalisée et qui se révèle affaiblie et déformée à cause de la répression gouvernementale et de la complaisance de la bourgeoisie.
Le héros du film incarne presque toutes les vertus : le courage, la force et surtout la justice. Combattant obéissant, il se pose néanmoins la question de la justesse de ces exactions, ce qui donne lieu à des scènes violentes et
poignantes. Ses interrogations sont aussi bien illustrées dans ses rapports avec ses amis, qu’avec ses supérieurs devenus ses ennemis ; elles sont aussi servies par un casting remarquable et des décors qui nous montrent (ce que l’on imagine plus de l’Indonésie d’aujourd’hui) leur façon de vivre à l’européenne.
Dans ce cas il n’y a pas que le film qui sort de l’oubli, mais aussi l’histoire.


Que peux apporter au spectateur d’aujourd’hui un film indonésien de 1954 ? Il s’agit presque d’une tragédie classique respectant l’unité d’action – l’impossible réadaptation à la vie civile d’un combattant de la guerre d’indépendance ; de temps – une journée, d’un couvre-feu à l’autre ; de lieu – une capitale où errent les personnages. Le sujet est abordé avec un implacable sérieux, les pauses musicales elles-mêmes sont autant d’occasions de poursuivre la démonstration au moyen des mots chantés, à la manière d’un choeur antique. Mais ce langage un brin démodé laisse filtrer, par sa sobriété, l’universalité de l’enjeu par delà les époques et les continents : l’histoire d’Iskandar n’est pas si lointaine de celle du retour difficile des soldats des guerres d’aujourd’hui ; et l’amour le plus loyal reste impuissant à sauver un être rongé par la désillusion et l’amertume.