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THE TREE OF LIFE

The Tree of Life

Pays : Film britanique, indien
Genre : Aventure, Fantastique
Durée : 2h18
Date de sortie : prochainement
Avec Brad Pitt, Sean Penn, Jessica Chastain
Réalisé par Terrence MALICK

Jack grandit entre un père autoritaire et une mère aimante, qui lui donne foi en la vie. La naissance de ses deux frères l’oblige bientôt à partager cet amour inconditionnel, alors qu’il affronte l’individualisme forcené d’un père obsédé par la réussite de ses enfants. Jusqu’au jour où un tragique événement vient troubler cet équilibre précaire...


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Après avoir tant attendu de ce film, la déception est grande. L’or des tromplettes de la renommée semble s’être mué en métal ordinaire. Peut-être plombé par ses trop hautes exigences, Tree of life coule au fond de l’océan de ses ambitions. Il est "trop" (mais pas au sens que ce mot prend dans la bouche des jeunes !). Trop appuyé. Trop surligné. Trop boursoufflé. Trop creux et trop sonore. Simpliste aussi, tant dans ses affirmations métaphysiques, qui sans être forcément contestables font trop souvent l’effet de sentences entendues dans le café de la place de l’église, que dans la construction psychologique de ses personnages digne du courrier du coeur d’un tabloïd. Interminable enfin, mais quand on sait que Terence Malick avait pour ambition d’embrasser l’éternité, on comprend qu’il ait pu avoir besoin de temps pour construire le monde depuis le big bang.
Jean Lods


Le réalisateur nous invite à partager une longue prière visuelle, s’interrogeant sur le « pourquoi » du destin humain, sur le « pourquoi » du silence de Dieu. D’un côté les souvenirs de jeunesse d’un homme, filmés à travers les lunettes embellissantes de sa mémoire : images d’une mère aimante d’une beauté iconique, dans un cadre paradisiaque où croît un arbre tendant vers le ciel ensoleillé ; souvenirs du conflit avec un père autoritaire ; décès de son jeune frère, mort à la guerre à l’âge de 19 ans. De l’autre côté des images d’une beauté étourdissante, images de la nature, du macrocosme et du microcosme, évoquant l’histoire de la création dans toute sa splendeur - les images de synthèses d’un gentil dinosaure n’étaient pas vraiment nécessaires dans ce contexte. L’histoire de la vie du personnage, enchâssée dans celle de l’univers doit se lire à la lumière de la citation du livre de Job, mise en exergue au début du film, ainsi que du Psaume 8, cité au cours du film : à la question que pose la souffrance humaine, aucune réponse n’est possible, aucune justification ne tient devant la mort d’un fils. Le destin individuel doit s’inscrire dans le cadre de la création qui nous dépasse, à la gloire de Dieu. Le deuil rejoint la théodicée. C’est ainsi que la mère accepte à la fin du film de remettre à Dieu son fils, dans une vision évoquant, par les images de la porte et du pont, à la fois la transmission de la vie et le passage vers l’au-delà. Le conteur, au faîte de son succès, reconnaissant la vanité de la loi du plus fort que lui avait enseignée son père, se rallie à la stratégie de sa mère, la loi de l’amour qui le réconcilie tant avec les siens qu’avec l’univers.